Lemonde change et les flux migratoires d'aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. L’AlgĂ©rie et la France doivent entamer la rĂ©daction d’un quatriĂšme avenant Ă  l’accord franco-algĂ©rien du 27 dĂ©cembre 1968, et ce, afin d’amĂ©liorer la situation de ces AlgĂ©riens arrivant en France. Dans l’optique d’un nouvel avenant, le

Il y a un dicton populaire bien connu qui dit que “le travail donne de la dignitĂ© Ă  l’homme”. Vous avez probablement dĂ©jĂ  entendu cette phrase, mais savez-vous ce qu’elle signifie ? La vĂ©ritĂ© est que, bien qu’il s’agisse d’une expression courante, beaucoup de gens n’attachent gĂ©nĂ©ralement pas beaucoup d’importance Ă  sa signification. En outre, elle n’a pas toujours la mĂȘme signification pour tout le monde. Et c’est exactement pour cela que vous ĂȘtes invitĂ©s Ă  le lire et Ă  mieux le comprendre. En effet, la question est quelle est l’importance de la dignitĂ© dans le travail de l’homme ? Que signifie “le travail rend l’homme digne” ? L’expression “le travail donne de la dignitĂ© Ă  l’homme” peut ĂȘtre interprĂ©tĂ©e de diffĂ©rentes maniĂšres. Certains disent que c’est l’acte de donner un sens Ă  la vie d’une personne. Les penseurs historiques comme Confucius 551-479 av. ont compris que celui qui travaille avec ce qu’il aime n’aura jamais de travail en un jour de sa vie. En d’autres termes, faire ce que l’on veut ne serait pas du tout laborieux. Au-delĂ  des interprĂ©tations, la vĂ©ritĂ© est qu’il n’est pas facile de dĂ©finir la valeur du travail pour quelqu’un. Tout dĂ©pendra de la personne, ainsi que du moment de la vie qu’elle traverse. Dans le sens gĂ©nĂ©ral, cette phrase apporte l’importance de l’occupation dans la vie des gens. En d’autres termes, l’acte de travailler est une condition fondamentale de l’épanouissement de l’homme. C’est en travaillant qu’une personne est capable de se maintenir financiĂšrement. Mais, en mĂȘme temps, sa profession lui donne un sentiment de dignitĂ© dans la vie. De plus, c’est par le travail que nous avons la possibilitĂ© d’externaliser nos compĂ©tences et capacitĂ©s personnelles. On peut donc dire que l’importance du travail dans la vie d’une personne va bien au-delĂ  des questions financiĂšres. Travailler donne de la dignitĂ© Ă  un homme parce que c’est par son mĂ©tier qu’il montre sa valeur dans l’environnement dans lequel il vit. Le travail est un aspect important dans la vie de l’ĂȘtre humain, puisque c’est Ă  travers lui qu’une personne constitue son identitĂ© en tant que sujet dans le monde. En d’autres termes, c’est par son mĂ©tier que la dignitĂ© dans le travail de l’homme devient ce qu’il est. Maintenant, en quoi le travail confĂšre-t-il un sentiment de dignitĂ© Ă  l’ĂȘtre humain ? Fondamentalement, le travail a le pouvoir de rendre l’homme digne et de montrer l’essence de sa valeur dans la sociĂ©tĂ©. Et cela se produit dans les situations suivantes Quand il aime ce qu’il fait Une fois qu’une personne travaille comme elle l’entend, il est difficile pour elle de ne pas faire preuve d’engagement et de productivitĂ© dans son travail. Dans la situation inverse, lorsqu’il n’y a pas de satisfaction au travail, avec le temps, il est probable que leur insatisfaction gĂ©nĂšre des problĂšmes encore plus graves, comme la dĂ©pression. Comprendre que tout travail qui n’est pas considĂ©rĂ© comme un centre de plaisir et de bien-ĂȘtre personnel est quelque chose qui favorise plus le mal que le bien. Par consĂ©quent, dans ce contexte, dire que le travail donne de la dignitĂ© Ă  l’homme et que le plaisir le rend parfait n’est pas faux, au contraire. C’est en travaillant sur quelque chose que l’on aime, avec plaisir et sans en faire un synonyme de souffrance, que le bateau devient un Ă©lĂ©ment de transformation personnelle et de dignitĂ© dans la vie. Sinon, le travail ne donne pas de dignitĂ© Ă  l’homme. Quand il y a du bien-ĂȘtre au travail Lorsque vous travaillez dans ce qui vous plaĂźt, le sentiment de bien-ĂȘtre est inĂ©vitable. ParallĂšlement Ă  ce sentiment, vous commencez Ă  dĂ©velopper d’autres caractĂ©ristiques et sensations qui, d’une certaine maniĂšre, peuvent aider votre dĂ©veloppement professionnel et personnel. La possibilitĂ© d’avancement professionnel, l’augmentation de la productivitĂ© et l’apprentissage en sont quelques exemples. Par consĂ©quent, il est tout aussi important que de faire ce que l’on aime, c’est de pouvoir compter sur les conditions nĂ©cessaires dans l’environnement de travail pour effectuer son travail avec qualitĂ© et bien-ĂȘtre. Travailler pour vivre ou vivre pour travailler ? Vous avez probablement dĂ©jĂ  entendu cette expression. AprĂšs tout, qu’est-ce qui est le plus important travailler pour vivre ou vivre pour travailler ? Pour rĂ©pondre Ă  cette question, il faut comprendre le vrai sens de cette phrase. Fondamentalement, il s’agit non seulement de la fonction du poste, mais aussi de la performance du professionnel qui travaille. L’expression “vivre pour travailler” fait rĂ©fĂ©rence aux personnes qui considĂšrent que le travail acharnĂ© est la seule façon de rĂ©ussir. Cependant, dans cette journĂ©e de travail excessive, de nombreuses personnes finissent par perdre des moments importants de leur vie – certains d’entre eux ne seront jamais retrouvĂ©s. Aujourd’hui, en travaillant pour gagner sa vie, vous considĂ©rez votre travail comme une condition essentielle pour rĂ©ussir dans la vie. Ce type d’individu peut concilier vie professionnelle et vie personnelle, en parvenant Ă  un meilleur Ă©quilibre dans sa vie quotidienne. Ce qu’il faut garder Ă  l’esprit, c’est que le travail donne de la dignitĂ© Ă  l’homme et que les loisirs donnent de la dignitĂ© Ă  la vie. Les deux sont importants pour atteindre le bonheur et le bien-ĂȘtre, mais aucun des deux ne peut se dĂ©marquer. Si vous travaillez trop dur, vous vous retrouverez avec trop de fatigue professionnelle, de stress et mĂȘme d’insatisfaction par rapport Ă  quelque chose que vous aimez – ou devriez aimer. C’est parce qu’il y aura des moments de loisir. Mais si vous choisissez aussi des loisirs sans avoir de rĂŽle Ă  jouer et que vous amĂ©liorez vos compĂ©tences, vous risquez de tomber dans un Ă©tat de stagnation, une zone de confort et un manque d’identitĂ©. Pas Ă©tonnant que tant de personnes qui prennent leur retraite cherchent un nouveau rĂŽle. C’est par le travail qu’ils continuent Ă  se sentir intĂ©grĂ©s Ă  la sociĂ©tĂ©. Le travail est pour l’homme et non l’homme pour le travail L’expression “le travail donne de la dignitĂ© Ă  l’homme” montre bien que vous devez chercher une fonction qui vous fera grandir et Ă©merger. Beaucoup de gens finissent par devenir des esclaves pour travailler, parce qu’ils croient qu’ils ont Ă©tĂ© faits pour cela. Mais la vĂ©ritĂ© est que le travail est fait pour l’homme et non l’inverse. En gros, cela signifie que le travail doit ĂȘtre quelque chose qui s’agrĂšge et que votre fonction doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  votre profil. Par exemple, si vous avez des compĂ©tences artistiques et que vous vous sentez unique en tant que professionnel grĂące Ă  elles, le fait d’occuper un poste bureaucratique a tendance Ă  vous rendre malheureux. En rĂ©ponse, vous pouvez vous charger vous-mĂȘme, voir votre confiance en soi rĂ©duite et travailler encore plus dur pour vous considĂ©rer comme bon dans ce que vous faites. Parfois, c’est une façon de nier que ce travail n’a pas Ă©tĂ© fait pour vous. Comment avoir une bonne dignitĂ© travail homme ? Maintenant que vous savez combien le travail est digne de l’homme, vous devez vous demander comment amĂ©liorer cette relation. AprĂšs tout, comment travailler pleinement, afin que votre fonction ajoute plus Ă  votre vie ? Vous pouvez mettre en pratique quelques conseils pour amĂ©liorer cette relation. Allons vers eux ! Avoir une vision systĂ©mique voir l’ensemble Voyez votre travail comme quelque chose de plus large. Un professeur de mathĂ©matiques n’est pas quelqu’un qui vous apprend simplement Ă  faire des mathĂ©matiques. Il offre Ă  l’étudiant la possibilitĂ© de devenir quelqu’un qui possĂšde un raisonnement logique puissant et qui peut ensuite rĂ©aliser tout ce qu’il veut. Avoir de bonnes relations avec ses collĂšgues Vous passez beaucoup de temps avec vos collĂšgues. BientĂŽt, ils deviennent une partie importante de votre vie, et il est donc nĂ©cessaire de maintenir une bonne relation avec eux. Il n’est pas nĂ©cessaire d’ĂȘtre ami avec tout le monde, mais le respect, l’empathie et la cordialitĂ© sont essentiels. Être heureux en dehors de l’entreprise Nous avons dĂ©jĂ  dit que le travail dĂ©finie l’homme et que les loisirs dirigent la vie. Par consĂ©quent, cherchez Ă  exercer des activitĂ©s en dehors de l’environnement de travail qui vous apportent Ă©galement bien-ĂȘtre et bonheur. S’amuser entre amis, passer des moments en famille, faire des exercices, voyager. Tout cela vous aidera Ă  vous sentir bien dans votre peau, ce qui aura un effet positif sur votre dĂ©veloppement en tant que personne et en tant que professionnel. Avoir des objectifs Les objectifs sont fondamentaux dans tous les aspects de la vie. C’est grĂące Ă  eux que nous restons motivĂ©s. Utilisez votre salaire Ă  bon escient En gardant vos finances organisĂ©es, vous Ă©vitez de vous soumettre Ă  quelque chose que vous n’aimez pas pour l’argent. Ensuite, vous apprenez Ă  gĂ©rer vos dĂ©penses et vos revenus de maniĂšre judicieuse. Les avantages de la dignitĂ© travail homme Faire ce que l’on aime va bien au-delĂ  de l’idĂ©e de considĂ©rer le travail non pas comme un emploi. Cette relation saine apporte Ă©galement un certain nombre d’avantages. Voici une liste de quelques-uns des principaux avantages De plus, le fait de maintenir une relation saine avec l’activitĂ© que vous exercez vous permet Ă©galement de vous dĂ©velopper professionnellement et d’atteindre des niveaux qui semblaient auparavant difficiles Ă  atteindre. Comment le coaching peut-il aider la relation avec le travail ? Le coaching, grĂące Ă  des techniques et des mĂ©thodes scientifiquement prouvĂ©es, peut vous aider Ă  mieux comprendre votre relation de travail et la maniĂšre dont elle doit ĂȘtre Ă©tablie pour devenir une relation saine et productive. Mais ce n’est pas tout. GrĂące Ă  ce processus, vous pouvez dĂ©velopper une vision plus systĂ©mique du travail, en identifiant clairement vos points forts et ceux qui peuvent ĂȘtre amĂ©liorĂ©s pour atteindre vos objectifs personnels et professionnels. GrĂące au coaching, il est Ă©galement possible d’apprendre Ă  mieux gĂ©rer son temps, afin de ne pas transformer sa relation avec le travail en quelque chose de stressant et qui gĂ©nĂšre des pertes. Il est donc fondamental de compter sur ce soutien pour trouver la bonne orientation de votre carriĂšre, en plus de comprendre ce que vous devez faire ou envisager pour rendre votre travail digne et prometteur. Exemples de phrases sur la dignitĂ© de l’homme au travail Le travail rend l’homme digne est un dicton assez courant, mais il existe d’autres expressions qui s’y rapportent. C’est-Ă -dire qu’ils portent le mĂȘme sens de l’apprĂ©ciation de l’artisanat et de son rĂŽle pour une vie plus pleine. Nous en sĂ©parons ci-dessous quelques uns. “La vie est trop courte pour ĂȘtre petite”. “Le travail est l’une des Ă©tapes de la plĂ©nitude de la vie” “La vie est une route libre pour quiconque veut la connaĂźtre et elle ne dĂ©pend que de vous qui marchez, courez ou vous arrĂȘtez”. “Si le travail est un fardeau dans votre vie, c’est parce que vous ĂȘtes au mauvais endroit” “Un nouveau jour est une page blanche dans la vie. Écrivez juste ce qui en vaut la peine”. “Heureux l’homme qui travaille, car il connaĂźt exactement sa place dans le monde” “Grande est la dignitĂ© du travail, car il honore les travailleurs”. “Travaillez avec amour, effort et dĂ©vouement et il ne sera jamais un fardeau dans votre vie” “Consacrez au Seigneur tout ce que vous faites, et vos plans rĂ©ussiront”. “Le travail doit ĂȘtre quelque chose qui complĂšte votre ĂȘtre, et non pas vous faire sentir comme quelqu’un que vous n’ĂȘtes pas.” Chaque moment de la vie demande une interprĂ©tation Beaucoup de gens ne voient pas le changement se produire, mais Ă  chaque Ă©tape de la vie, nous faisons face au travail d’une maniĂšre diffĂ©rente. Il est important de comprendre ces Ă©tapes afin de pouvoir chercher Ă  amĂ©liorer votre relation de travail. Lorsque nous sommes dans la phase de transition de l’adolescence Ă  l’ñge adulte, par exemple, plus prĂ©cisĂ©ment entre 20 et 30 ans, nous recherchons de nouvelles expĂ©riences. C’est lĂ  que vous pouvez explorer votre potentiel professionnel et commencer Ă  construire un rĂ©seau puissant. À ce stade, il est courant que les gens changent constamment d’emploi. C’est parce qu’ils comprennent encore ce qu’ils veulent vraiment faire. Cependant, il est important de se concentrer sur le fait de toujours laisser une porte ouverte. Bien que ce moment soit trĂšs axĂ© sur l’expĂ©rimentation, vous devez Ă©galement vous concentrer sur la construction d’un domaine ou mĂȘme d’une famille. Maintenant, dans la phase suivante, c’est-Ă -dire de 31 Ă  40 ans, toute l’expĂ©rience et les connaissances acquises prĂ©cĂ©demment sont mises en pratique. Le professionnel a dĂ©jĂ  une place sur le marchĂ©, mais il doit se battre pour la conserver. Il est donc nĂ©cessaire de se concentrer encore plus sur l’enracinement, mais aussi sur l’amĂ©lioration de soi-mĂȘme. Vous devez investir dans toutes sortes de spĂ©cialisations et de dĂ©veloppements qui peuvent ajouter Ă  votre profil professionnel. Il arrive donc un moment dans la vie oĂč il est temps de rĂ©colter les fruits d’une carriĂšre consolidĂ©e. En gĂ©nĂ©ral, cela se produit Ă  partir de 40 ans. À ce stade, il n’est pas appropriĂ© de prendre des risques. Le temps est venu de penser Ă  d’autres moyens que le travail pour assurer votre stabilitĂ© financiĂšre. Le travail et l’argent Le travail et l’argent ont toujours Ă©tĂ© liĂ©s d’une maniĂšre ou d’une autre. C’est grĂące Ă  nos performances professionnelles que nous pouvons obtenir les ressources nĂ©cessaires pour les dĂ©penses quotidiennes et pour la rĂ©alisation des rĂȘves. Et vraiment, rien n’est plus juste que d’ĂȘtre payĂ© pour bien faire son travail. Chacun doit investir de l’argent et du temps pour acquĂ©rir les compĂ©tences qu’il utilise au travail. Que ce soit par le biais d’un collĂšge, d’un cours de formation ou mĂȘme de l’achat d’outils de travail. Par consĂ©quent, il est nĂ©cessaire d’avoir un retour sur cet investissement. Cependant, bien que l’argent soit l’un des plus grands avantages du travail, il ne devrait jamais ĂȘtre le principal objectif pour rester dans une profession. Dans cette relation, il est important de considĂ©rer que l’argent ne reprĂ©sente qu’un des points de compensation pour le travail effectuĂ©. Mais l’essence de l’exercice d’une activitĂ© professionnelle implique d’autres questions, telles que la rĂ©ussite professionnelle et le bien-ĂȘtre. L’idole qu’on appelle l’argent L’argent a presque toujours Ă©tĂ© prĂ©sent dans la sociĂ©tĂ©. Cependant, aujourd’hui, elle est considĂ©rĂ©e comme une idole, ce qui est une erreur. Oui, vous devez chercher une profession qui paie bien. AprĂšs tout, comme je l’ai dĂ©jĂ  dit, vous avez investi pour devenir le professionnel que vous ĂȘtes. Cependant, l’argent ne doit jamais empiĂ©ter sur vos besoins et vos idĂ©aux. Il doit ĂȘtre l’un des facteurs qui complĂštent un bon travail. Quel intĂ©rĂȘt d’avoir un poste trĂšs bien rĂ©munĂ©rĂ© si votre qualitĂ© de vie est faible et que vous vous sentez malheureux ? L’argent que vous payez pour ce travail ne compensera jamais tout ce que vous avez perdu en occupant un emploi qui ne vous rend pas heureux. Pensez-y. DignitĂ© du travail et sociĂ©tĂ©s justes et dĂ©mocratiques La dignitĂ© au travail est une recherche constante. La vĂ©ritĂ©, c’est que nous devons toujours nous battre pour cela. Oui, le travail est digne de l’homme, tant que l’individu occupe le bon emploi. Et notre voyage Ă  la recherche de sociĂ©tĂ©s plus justes et plus dĂ©mocratiques en matiĂšre de travail a beaucoup Ă©voluĂ©. Les droits du travail que nous avons obtenus tout au long de l’histoire en sont la preuve. Il y a quelques annĂ©es, les pauses dĂ©jeuner, le paiement des heures supplĂ©mentaires, les bons d’alimentation, l’aide au transport et plusieurs autres avantages n’étaient pas une rĂ©alitĂ©. Et qu’en est-il des cas de harcĂšlement au sein de l’environnement de travail ? C’est un scĂ©nario bien connu, surtout des femmes. Ceux qui ont maintenu une posture autoritaire et se sont compris dans le droit de harceler et de dĂ©nigrer l’image de leurs employĂ©s, subissent aujourd’hui les consĂ©quences de leurs actes. L’évolution mĂȘme du marchĂ©, avec des entreprises plus flexibles, est le reflet de cette recherche. Sommes-nous encore loin du scĂ©nario idĂ©al ? Oui, bien sĂ»r. Mais c’est Ă  chacun de continuer Ă  exiger plus de justice et d’égalitĂ© en ce sens.

Sinous nous Ă©loignons de la gratitude, nous perdons notre joie. Si nous permettons Ă  quelque chose qui ne nous honore pas (nous ou les autres) de se produire, nous ne sommes pas joyeux. Si cela ne nous inspire / Ă©lĂšve / unit / soutient pas, alors cela n’a pas de sens. Si cela ne provient pas de l’amour, alors ce n’est pas rĂ©el. Accueil / Le travail humain dĂ©finition et Ă©lĂ©ments de philosophie Le dictionnaire Larousse dĂ©finit le travail comme L’activitĂ© de l’homme appliquĂ©e Ă  la production, Ă  la crĂ©ation, Ă  l’entretien de quelque chose ». Plus profondĂ©ment, le travail humain, parce qu’il est rĂ©alisĂ© par une personne capable d’inventer et de crĂ©er Ă  l’image de Dieu, a une valeur spĂ©cifique. Hannah Arendt dans son livre Condition de l’homme moderne[ Arendt Condition de l’homme moderne, Calmann Levy, 1961.] transpose l’opposition antique entre le travail et le loisir en distinguant le travail destinĂ© Ă  dominer la nature pour survivre. L’activitĂ© imposĂ©e par le cycle biologique correspond Ă  la racine latine labor le labeur. ImposĂ©e, elle est une aliĂ©nation due aux exigences de la nature. le travail crĂ©atif dĂ©passant la nĂ©cessitĂ©, qu’Hannah Arendt appelle l’Ɠuvre opus. ActivitĂ© oĂč chacun choisit de rĂ©aliser les projets lui permettant de participer au progrĂšs du monde et d’exprimer sa personnalitĂ©. L’Ɠuvre survit et transcende l’existence individuelle. Cette distinction met en Ă©vidence ce qu’est un travail de qualitĂ©. Cependant la vision Hannah Arendt reste pessimiste. Dans sa vision, le travail Labor est une contrainte aliĂ©nante. L’objectif de la sociĂ©tĂ© est donc d’augmenter la part de l’Ɠuvre et de diminuer celle du travail Labor dans l’activitĂ© humaine. Le rythme du travail Ă  la chaĂźne empĂȘche les ouvriers de voir leur activitĂ© comme un service pour les autres. Simone Weil, ayant expĂ©rimentĂ© le travail Ă  la chaĂźne1, ne distingue pas le travail Labor et l’Ɠuvre comme elle n’oppose pas la libertĂ© crĂ©atrice et la nĂ©cessitĂ© imposĂ©e par la nature. De son expĂ©rience en usine, elle a tirĂ© une vision trĂšs claire du travail à la chaĂźne. Un travail qui ne permet mĂȘme pas d’espĂ©rer un progrĂšs pour soi, a fortiori pour la sociĂ©tĂ©, du fait du caractĂšre purement rĂ©pĂ©titif et alimentaire » de cette activitĂ©. Le rythme empĂȘche les ouvriers de voir leur activitĂ© comme un service pour les autres, ou mieux comme une louange adressĂ©e au CrĂ©ateur, dont l’Ɠuvre se poursuit Ă  travers la main des hommes. Les conditions d’un travail authentique sens, production, relation aux autres Pour Simone Weil, seule cette vision spirituelle permet d’échapper au dĂ©sespoir qu’engendre la rĂ©pĂ©tition d’une tĂąche Ă  l’infini. Elle suggĂ©rait de lever les yeux vers le ciel pour reprendre contact avec le cosmos et par lĂ  avec la mission de co-crĂ©ation confiĂ©e à tout homme. Plus largement elle dĂ©gagera de son expĂ©rience les caractĂ©ristiques d’un travail authentique qui inspireront la suite de ce livret. Pierre-Yves Gomez, Ă©conomiste, explique que la personne qui travaille vit une triple expĂ©rience2 la premiĂšre est subjective, c’est ce que vit la personne dans son travail et notamment son intention Pourquoi, la seconde est objective car le travail aboutit à une production Quoi, la troisiĂšme est collective car le travail conduit Ă  ĂȘtre en relation avec d’autres Avec/pour qui. Ces trois dimensions, toutes nĂ©cessaires, donnent toute sa rĂ©alitĂ© et son sens au travail humain. Elles fournissent une bonne grille d’analyse du travail La dimension subjective prend en compte ce que la personne peut mettre d’elle-mĂȘme dans son travail. Quel sens lui donne-t-elle ? Quelle est son intention ? Chaque personne vit cette dimension au travers de la reconnaissance qu’il reçoit. La dimension objective. C’est le rĂ©sultat concret du travail qui en donne la mesure. Ce que produit une personne peut ĂȘtre comparĂ© Ă  ce qu’en fait une autre. Sa rĂ©alitĂ© est celle de la performance. La dimension collective. Le travail parce qu’il demande de la coopĂ©ration et qu’il produit pour des clients place chaque personne au centre de relations diverses. Cette dimension se mesure dans la solidaritĂ©. L’essentiel du temps de travail Ă©chappe au marchĂ© Comme le fait remarquer Pierre-Yves Gomez, le travail d’une personne ne se limite pas à son activitĂ© salariĂ©e3 ou rémunĂ©rĂ©e4 En effet, l’essentiel du temps de travail Ă©chappe au marchĂ© parce qu’il est rĂ©alisĂ© gratuitement le travail domestique repas, bricolage, jardin, Ă©ducation, administratif, soins aux malades, les activitĂ©s sociales le bĂ©nĂ©volat représente l’équivalent d’un million d’emplois à plein temps en France, les Ă©changes dans des communautĂ©s virtuelles WikipĂ©dia
, mais aussi toute la part de tĂąches rĂ©alisĂ©es par le client sans laquelle l’économie ne fonctionnerait pas remplir son caddie, scanner, se servir à la pompe, acheter un billet de train, remplir sur le net les formulaires de l’administration, etc.. Source Cahier La dignitĂ© de l’homme au coeur de l’entreprise

Lhomme doit-il travailler pour ĂȘtre humain ? Le travail rend-il l’homme heureux ? Faut-il sĂ©parer la science de la technique ? Le travail et la technique sont ils des moyens de civilisations ou de barbarie ? L'art nous est-il plus nĂ©cessaire que la technique ? Qu'est ce qu'un travail social juste ?

ILe travail, transformation de la nature par l'homme ALa distinction entre l'homme et l'animal par la technique Ce qui distingue l'homme de l'animal, c'est sa capacitĂ© Ă  travailler la nature, c'est-Ă -dire Ă  la transformer en utilisant des moyens qui lui sont propres, Ă  commencer par l'outil. Technique On appelle technique l'ensemble des procĂ©dĂ©s utilisĂ©s par l'homme pour transformer la nature par le travail. Ces procĂ©dĂ©s n'appartiennent pas eux-mĂȘmes Ă  la nature une canne Ă  pĂȘche, mĂȘme rudimentaire, n'est pas un simple moyens techniques ont Ă©voluĂ© au cours de l'histoire mais l'homme a toujours su construire des outils et des machines pour transformer la nature et faire Ă©voluer son les chantiers des pyramides, les ouvriers utilisaient dĂ©jĂ  des outils, comme des leviers pour transporter les blocs. Au XIXe siĂšcle, lors de la rĂ©volution industrielle, de nombreuses inventions ont rĂ©volutionnĂ© le travail de l'homme, comme la machine Ă  vapeur qui a permis de voyager plus rapidement et de transporter plus facilement les marchandises. Aujourd'hui, une part trĂšs importante de la population travaille sur des ordinateurs. Ces nouveaux outils ont envahi les bureaux et transformĂ© considĂ©rablement la façon de technique permet Ă  l'homme d'inventer et de fabriquer des outils qui vont l'aider dans son travail et lui faciliter la tĂąche. Aucun autre animal Ă©tudiĂ© pour le moment n'est capable de faire cela. En effet, certains animaux peuvent utiliser des instruments, mais ils ne crĂ©ent pas d'outils. Les instruments sont des objets Ă  fonction unique qui sont comme des prolongements du le chimpanzĂ© peut utiliser un bĂąton pour atteindre un objet ou de la nourriture hors de sa portĂ©e et le ramener Ă  lui. L'homme, quant Ă  lui, est capable de fabriquer des outils qui ont des fonctions multiples et de perfectionner cet entre l'animal et l'homme, entre l'instrument et l'outil, symbolise l'opposition entre la nature et la culture. L'animal s'adapte Ă  son environnement, l'homme transforme son environnement par le travail. Seul l'homme possĂšde une culture, car il possĂšde la dispositions naturelles anticipent l'activitĂ© technique, donc l'activitĂ© culturelle. Ainsi, l'usage de la main la prĂ©hension, c'est-Ă -dire la capacitĂ© Ă  saisir des objets avec la main grĂące au pouce opposable favorise l'homme. On peut mĂȘme considĂ©rer la main comme un "outil naturel", le premier de tous, qui favorise l'homme et prĂ©pare l'invention des vĂ©ritables outils. Toutefois, cela n'est pas suffisant puisque le chimpanzĂ©, qui possĂšde une main similaire, n'a pas de dit que l'homme pense parce qu'il a une main. La vĂ©ritĂ© est que l'homme a une main parce qu'il des animaux, trad. FrĂ©dĂ©ric Gain, Paris, Ă©d. Le Livre de poche, coll. "Classiques de la philosophie" 2011La technique participe Ă  ce que Claude LĂ©vi-Strauss nomme la dialectique de la nature et de la culture, c'est-Ă -dire le passage, par transformation, de la nature Ă  la culture. Or, c'est justement comme un acte de transformation que le travail est dĂ©fini. Technique et travail sont indissociables, ils sont Ă©galement ce qui diffĂ©rencie les hommes de tous les autres animaux. BLa technique pour transformer la nature La technique ne cesse d'Ă©voluer puisqu'au cours de l'histoire, l'homme ne cesse de perfectionner les outils qu'il savoir ou savoir-faire en appelle un autre. De ce fait, la technique est un moteur de l'histoire puisqu'elle permet l'Ă©volution du travail de l'homme et la dĂ©multiplication des possibilitĂ©s de transformation de la nature. La technique possĂšde un caractĂšre cumulatif chaque machine ou outil inventĂ© permet d'en crĂ©er d'autres, directement ou par la coutellerie, artisanale au dĂ©part, devient une production en sĂ©rie oĂč des machines produisent elles-mĂȘmes ce qui Ă©tait autrefois un outil. UtilisĂ© comme arme, le couteau, arme "blanche", est progressivement remplacĂ© par l'arme Ă  feu qui utilise elle-mĂȘme une autre technique. Certaines grandes inventions techniques ont permis Ă  l'homme de maĂźtriser davantage son environnement et de faciliter son travail La roue c'est le premier mĂ©canisme qui permet de transformer un outil en machine simple. Ainsi, grĂące Ă  la roue, l'homme a créé la poulie ou encore le treuil. Aussi fondamental, le levier, qui dĂ©pend directement de la connaissance gĂ©omĂ©trique, est combinĂ© avec la roue dans l'engrenage, systĂšme de machines simples. La multiplication des rouages, elle, a permis de crĂ©er une machine complexe, l'automate. L'engrenage en est le prototype, il Ă©tait utilisĂ© comme support des machines mĂ©caniques divertissantes d'HĂ©ron d'Alexandrie au Ier siĂšcle. La machine moderne permet de transformer une source d'Ă©nergie en une autre. Ainsi, la machine Ă  vapeur transforme l'Ă©nergie thermique de la vapeur d'eau en Ă©nergie mĂ©canique permettant de faire avancer un train. La machine programmable, elle, repose sur l'information. L'information est une notion scientifique comme celle d'Ă©nergie. On parle Ă©galement de "machines abstraites" ou "virtuelles" pour dĂ©signer le langage dans lequel est "codĂ©e" l'information. Ces machines ont envahi le monde du XXIe siĂšcle, il s'agit des ordinateurs, des robots ou encore des pilotes automatiques. Ainsi, chaque nouvelle invention technique a permis de rĂ©volutionner le travail de l'homme et a transformĂ© la nature. Joseph Schumpeter et Karl Marx ont insistĂ© sur le caractĂšre dĂ©cisif de l'innovation technologique dans la transformation du monde par l'homme. Le moulin Ă  bras vous donnera la sociĂ©tĂ© avec le suzerain [le seigneur de la sociĂ©tĂ© fĂ©odale], le moulin Ă  vapeur, la sociĂ©tĂ© avec le capitalisme de la philosophie, Paris, Ă©d. Payot, coll. "Petite bibliothĂšque Payot" n° 294 2019 CLe monde habitĂ© par l'homme un produit de son travail D'aprĂšs le philosophe allemand Jakob von UexkĂŒll, l'animal vit dans un environnement naturel qui constitue son "milieu". L'homme, quant Ă  lui, vit dans un environnement "artificiel", son "monde" au sens de monde habitable. Ce "monde habitable" est le produit de la technique, donc du travail de l' feu permet de se chauffer et de protĂ©ger, de cuire des aliments, de prĂ©parer des matĂ©riaux de construction pour construire des Ă©difices. Par la suite, la mĂ©tallurgie, l'industrie du verre et la plastification, qui utilisent le feu, transforment l'habitat en des bĂątiments de plus en plus complexes. On parle alors de "monde artificiel", essentiellement urbain, dans lequel vit l'homme aujourd'hui. C'est bien le travail qui est Ă  l'origine de la modification de la et confĂ©rences, VortrĂ€ge und AufsĂ€tze, trad. AndrĂ© PrĂ©au, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. "Tel" n° 52 1980Si l'homme a transformĂ© la nature en construisant des villes, il a Ă©galement rĂ©ussi Ă  maĂźtriser, d'une certaine façon, le TGV permettent Ă  l'homme de traverser trĂšs rapidement des distances considĂ©rables, et les avions passent d'un continent Ă  l'autre en une seule monde habitĂ© par l'homme n'a ainsi plus rien de "naturel". Heidegger conçoit la technique comme un "arraisonnement", c'est-Ă -dire une mise Ă  la raison, presque une "mise au pas" du monde naturel. RenĂ© Descartes dĂ©jĂ  dĂ©finissait la technique comme une maniĂšre de rendre les hommes "maĂźtres et possesseurs de la nature".La prise de conscience Ă©cologique montre toutefois que l'homme n'est pas satisfait de cette transformation, par le travail, de la nature qui n'est pas, comme on le dit dans le langage courant, une source inĂ©puisable de richesses. Ainsi, au XIXe siĂšcle, Thomas Malthus montrait dĂ©jĂ  que le rendement de l'agriculture diminue au fur et Ă  mesure qu'augmente le nombre des hommes. IILes effets du travail sur l'homme ALe travail une formation entre contrainte et dĂ©pendance Les conditions dans lesquelles s'effectue le travail ont Ă©voluĂ© avec l'histoire. L'homme a d'abord vĂ©cu dans de petites collectivitĂ©s oĂč tout le monde Ă©tait "Ă©gal" devant l'impĂ©ratif de survie et les tĂąches nĂ©cessaires pour le satisfaire comme la chasse, la pĂȘche ou la cueillette. Tout le monde travaillait. Avec les difficultĂ©s climatiques, l'errance et le nomadisme qui les ont suivis, la nĂ©cessitĂ© et surtout la rivalitĂ© entre clans ont conduit Ă  des guerres de territoires, devenues de plus en plus meurtriĂšres avec l'invention de la mĂ©tallurgie et des armes. Ces guerres ont menĂ© Ă  l'esclavage, les premiers esclaves Ă©tant des prisonniers de guerre contraints de travailler pour les vainqueurs. Alors, le travail devient une contrainte et l'inĂ©galitĂ© devant le travail se met en place. MĂȘme en temps de paix, cette situation s'est gĂ©nĂ©ralisĂ©e les plus dĂ©munis travaillent le plus durement dans des conditions difficiles. La notion du travail comme contrainte est apparue. L'esclave est un instrument vivant, venant avant les autres [...]. Si les navettes [au moyen desquelles on tisse la laine] tissaient toutes seules, le maĂźtre des travaux n'aurait pas besoin de serviteurs, ni les chefs de familles, d' Politique, trad. Jules Tricot, Paris, Ă©d. Vrin, coll. "BibliothĂšque des Textes philosophiques" 1995Si le travail peut ĂȘtre perçu comme une contrainte, certains philosophes ont montrĂ© que ceux qui ne travaillent pas dĂ©pendent du travail des autres. C'est la dialectique du maĂźtre et de l'esclave, dĂ©veloppĂ©e par Hegel dans PhĂ©nomĂ©nologie de l'esprit. Il montre que le travail, au dĂ©part "subi" par un ĂȘtre dĂ©pendant, forme et Ă©duque le travailleur. Celui-ci acquiert des savoirs et des savoir-faire qui constituent une formation essentielle. Le maĂźtre, au contraire, sombre dans l'oisivetĂ©, l'ennui et la guerre destructrice. Ainsi, le travail, devenu rapidement une dĂ©pendance, est aussi, par le progrĂšs technique, la conquĂȘte d'une libertĂ©, celle de la connaissance. Sans devenir "l'esclave de son esclave", le maĂźtre devient dĂ©pendant dans la mesure oĂč il ne travaille pas car il a besoin du savoir technique de son prĂ©pare la nourriture pour son maĂźtre. Il fabrique mĂȘme, plus tard, les armes au moyen desquelles celui-ci fait la guerre, et ainsi "domine" celui qui le sert et dĂ©pend de lui. Par ce moyen, l'esclave devient un artisan et, s'il apprend le maniement de l'arme, il devient aussi un maĂźtre s'approprie les armes mais n'en maĂźtrise que le maniement, non la fabrication. C'est pourquoi Grecs et Romains ont reconnu un "dieu" de la mĂ©tallurgie, HĂ©phaĂŻstos ou Vulcain, aux cĂŽtĂ©s d'un "dieu" de la guerre, ArĂšs ou Mars. BLe travail pour former l'homme d'un point de vue moral Emmanuel Kant considĂšre que le travail est un devoir envers soi-mĂȘme, un devoir qui forme l'homme moralement parlant. Pour Emmanuel Kant, le travail satisfait la conscience morale et la fiertĂ© humaine. Ainsi, l'animal satisfait ses besoins par l'instinct, l'homme par le travail. Il lui faut nĂ©anmoins pour cela un effort qui le sorte de la paresse. Le travail est donc un devoir et son habitude, une vertu. Aristote explique d'ailleurs que la vertu est l'habitude du bien. L'homme qui travaille serait alors un homme meilleur, plus moral, un homme dont la formation est plus accomplie car il se dĂ©passe. De plus, comme le souligne Freud, le travail peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un bien en lui-mĂȘme. Être normal, c'est aimer et ne parle pas seulement du travail social, mais de tout effort pour mĂ»rir et changer ainsi notre propre "nature". Il Ă©voque le travail du deuil, effort mental pour surmonter la perte d'un ĂȘtre cher. Le terme "travail" est alors pris comme une mĂ©taphore et signifie l'effort sur faut encore rĂ©server une place particuliĂšre Ă  l'art, travail sur soi-mĂȘme qui aboutit Ă  la sublimation, c'est-Ă -dire Ă  des Ɠuvres qui transfigurent les Ă©preuves subies par l'artiste dans sa vie ainsi que ses dĂ©sirs refoulĂ©s. CLe travail pour former l'homme Ă  vivre avec les autres 1Travail et sociĂ©tĂ© Le travail forme l'homme Ă  la sociabilisation et lui apprend donc Ă  vivre en sociĂ©tĂ©. Le travail est en effet liĂ© Ă  la diversitĂ© des techniques et Ă  la nĂ©cessaire coopĂ©ration sociale. À la chasse, un homme rabat le gibier et l'autre prĂ©pare le piĂšge. Le travail est divisĂ© entre les hommes. Les philosophes ont comparĂ© cette division Ă  celle d'un organisme, oĂč toutes les parties les organes avec leurs fonctions respectives concourent Ă  un mĂȘme rĂ©sultat. Pour que le travail aboutisse, il faut pouvoir coopĂ©rer. C'est pour cette raison que de nombreux philosophes voient dans la division du travail un facteur de cohĂ©sion sociale. On peut citer Platon et Aristote, mais Ă©galement Adam Smith ou Emmanuel Kant. Tous soulignent que la division du travail favorise l'Ă©change. Division du travail La division du travail est la rĂ©partition de l'ensemble des tĂąches Ă  accomplir dans une sociĂ©tĂ© ou un groupe humain, indĂ©pendamment du statut social. Mais on parle surtout de division sociale du travail, en fonction du statut social esclaves ou travailleurs libres comme les artisans ou commerçants, ou employĂ©s et dirigeants et mĂȘme du genre de travail Ă  effectuer "manuel" ou "intellectuel". Toute activitĂ© de production implique en effet la rĂ©partition des tĂąches dans un ensemble organisĂ©. Remarque Dans une chaĂźne de production quelconque ex automobiles la conception invention, maquette la fabrication et la commercialisation s'enchaĂźnent nĂ©cessairement, mais les tĂąches restent sĂ©parĂ©es. 2Travail et Ă©change Le travail favorise Ă©galement la communication, donc le rapport avec les autres. Il fait vraiment de l'homme un ĂȘtre Hegel, travail et langage sont d'ailleurs liĂ©s, il les considĂšre comme les deux premiĂšres "extĂ©riorisations" c'est-Ă -dire manifestations de la conscience dans sa relation de "reconnaissance" par les autres consciences. C'est en travaillant avec les autres que le langage, le rapport humain et la communication se sont philosophe français Tran Duc Thao voit l'origine du langage dans la communication des premiers hominidĂ©s ancĂȘtres de l'homme. Les chasseurs se faisaient des gestes qui sont devenus des mots lorsqu'ils tentaient de rabattre le gibier les uns vers les langage devient un instrument de la socialisation, comme support du travail lui-mĂȘme. Il permet Ă  l'homme de maĂźtriser son environnement et de se former lui-mĂȘme. Quelle que soit sa pĂ©nibilitĂ©, il dĂ©veloppe la communication. Ceux qui ne travaillent pas peuvent donc se sentir exclus et frustrĂ©s de la compagnie de leurs semblables. IIILe travail et ses liens avec la libertĂ© ALe travail comme moyen pour ĂȘtre libre Le rĂšgne de la libertĂ© commence seulement Ă  partir du moment oĂč cesse le travail dictĂ© par la nĂ©cessitĂ© et les fins Capital. Critique de l'Ă©conomie politique, trad. Das Kapital. Kritik der politischen Ökonomie, trad. Joseph Roy, Ă©d. Maurice LachĂątre Le travail a permis Ă  l'homme de se libĂ©rer de la nature, de se sociabiliser et d'emmagasiner des connaissances, donc de se dĂ©passer. D'ailleurs, mĂȘme si les philosophes antiques assurent que le travail n'est pas pour les hommes libres, eux-mĂȘmes "travaillent" puisqu'ils rĂ©flĂ©chissent au monde et Ă  la condition de l'homme et condamnent sĂ©vĂšrement l'oisivetĂ©. Le travail dit intellectuel semble ainsi ĂȘtre une marque de la libertĂ© humaine. Par ailleurs, le travail a Ă©voluĂ© au cours de l'histoire. En Occident, de nombreux changements ont permis de ne plus ĂȘtre exploitĂ© comme autrefois. Ainsi, Karl Marx souligne qu'il y a plus de libertĂ© pour le travailleur dans le capitalisme que dans le servage fĂ©odal ou dans l'esclavage. Dans le capitalisme en effet, des salariĂ©s vendent librement leur force de travail sur un "marchĂ©" dĂ©terminĂ© seulement par la concurrence des travailleurs en recherche d'emploi. Leur "force de travail" est achetĂ©e tout aussi librement par les propriĂ©taires des moyens de production ou dĂ©tenteurs du capital industriel, commercial ou financier. L'esclave, au contraire, est la propriĂ©tĂ© de son maĂźtre. Ce dernier consomme ou revend ce que l'esclave produit, sans lui reverser aucun salaire. BLe travail comme obstacle Ă  la libertĂ© humaine Toutefois, le travail est souvent associĂ© Ă  quelque chose de difficile. Étymologiquement, "travail" signifie d'ailleurs "contrainte" ou mĂȘme "moyen de torture" tripalium en latin. La Bible fait mĂȘme du travail la consĂ©quence du pĂ©chĂ©. En effet, Dieu punit Adam et Ève en associant le travail Ă  la douleur et l'effort "tu travailleras Ă  la sueur de ton front". Le travail serait alors une punition. Par ailleurs, l'idĂ©e que le travail rend libre a Ă©tĂ© exploitĂ©e au XXe siĂšcle par des idĂ©ologies comme le nazisme ou le stalinisme, alors que c'est l'asservissement voire la destruction des hommes qui a effectivement Ă©tĂ© mis en place. Le slogan "le travail rend libre" Arbeit macht frei figurait au fronton du camp de concentration nazi de Dachau alors que les hommes y Ă©taient exploitĂ©s et stalinisme a aussi fait l'apologie de l'effort de travail extrĂȘme, immortalisĂ© par le mineur Stakhanov sous le nom de "stakhanovisme".De plus, mĂȘme si le travail forme la conscience du travailleur grĂące Ă  l'acquisition du savoir technique, de nombreux travailleurs semblent plutĂŽt aliĂ©nĂ©s que libres. Ainsi, le travail ouvrier, industriel ou mĂȘme bureaucratique peut "aliĂ©ner", c'est-Ă -dire rendre Ă©tranger Ă  soi-mĂȘme. Le philosophe hongrois Georg Lukacs assure que le travail peut aussi "rĂ©ifier", c'est-Ă -dire donner l'apparence d'une le film de Charlie Chaplin Les Temps modernes, le travail n'est pas libĂ©rateur, les ouvriers sont vus comme des ĂȘtres mĂ©caniques rĂ©pĂ©tant Ă  la chaĂźne, inlassablement, le mĂȘme geste toute la journĂ©e. Le personnage de Charlot est mĂȘme pris dans les rouages de la machine il devient un objet, il subit. CUn monde sans travail pour plus de libertĂ© Avec le progrĂšs technique, l'idĂ©e d'un monde sans travail semble possible. C'est ce que Jeremy Rifkin dĂ©veloppe dans Fin du travail. On pourrait alors choisir de ne pas travailler ou de travailler trĂšs peu et vivre de "l'air du temps" comme le "bon sauvage" du Discours sur l'origine et les fondements de l'inĂ©galitĂ© parmi les hommes de Jean-Jacques que les hommes se contentĂšrent de leurs cabanes rustiques, tant qu'ils se bornĂšrent Ă  coudre leurs habits de peaux [...], Ă  se parer de plumes et de coquillages, Ă  se peindre le corps de diverses couleurs, Ă  perfectionner ou embellir leurs arcs et leurs flĂšches, Ă  tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pĂȘcheurs ou quelques grossiers instruments de musique, en un mot tant qu'ils ne s'appliquĂšrent qu'Ă  des ouvrages qu'un seul pouvait faire, et qu'Ă  des arts qui n'avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vĂ©curent libres, sains, bons et heureux. [...] Ce sont le fer et le blĂ© qui ont civilisĂ© les hommes et perdu le genre sur l'origine et les fondements de l'inĂ©galitĂ© parmi les hommes, Paris, Ă©d. GF Flammarion 2016 Sedemander si le travail nous rend plus « humains » implique que l’humanitĂ© serait prĂ©sente antĂ©rieurement au travail, ou en son absence. En revanche, les conditions sociales d’organisation du travail le transforment frĂ©quemment en facteur de dĂ©shumanisation, ce qui n’empĂȘche pas le chĂŽmeur de souffrir de son rejet hors de la sociĂ©tĂ©.

Internet, darknet, robots, tĂ©lĂ©phones intelligents...La technologie nous a grandement servi dans son ensemble et aussi a amĂ©liorer de façon considĂ©rable notre niveau de vie. La technologie est partout et sous toutes les formes, du robot-mixeur Ă  tout faire Ă  la visio-confĂ©rence par satellite, en passant par localisation gĂ©ographiques, la domotique et l'impression 3D. Les avantages de la technologie La technologie nous a permis de dĂ©couvrir et d’ĂȘtre informĂ© sur le reste du monde. GrĂące Ă  la technologie, le temps de communication entre deux personnes est rĂ©duit. Aujourd’hui, la communication entre diffĂ©rents pays est presque instantanĂ©e. Une Ă©tude faite par le cabinet "Pew Internet and American Life Project" montre qu'Internet prend de plus en plus de place dans la prise de dĂ©cision importante dans nos vies. On dĂ©montre mĂȘme qu’il est de plus en plus prĂ©sent dans la vie de chacun. Cette Ă©tude prĂ©cise que 60 millions de personnes ont dĂ©clarĂ© qu’Internet les avait aidĂ© pour un choix capital. Par exemple, internet les avait aidĂ© pour acheter une voiture, comprendre l'utilisation d'un logiciel, et mĂȘme trouver une remĂšde lorsqu'un de leurs proches souffrait d'une maladie. Les inconvĂ©nients de la technologie Comme il y a des avantages, il y aurait aussi les effets nĂ©gatives de la technologie, en particulier un Ă©tiolement de nos facultĂ©s de concentration. Le cĂ©lĂšbre physicien Albert Einstein redoutait Je crains le jour oĂč la technologie prendra le pas sur les Ă©changes humains. Le monde aura une gĂ©nĂ©ration d'idiots. » Cette altĂ©ration risque d'entraĂźner des difficultĂ©s de comprĂ©hension, de mĂ©morisation, d'apprentissage, de langage et de maĂźtrise de soi. Autre inconvenant de la technologies c'est la pollution. Bon nombre de technologies polluent l’environnement d’une façon ou d’une autre. Les ordinateurs sont difficilement recyclable ; Les voitures produisent du CO2 ; l’industrie pollue la nature. De plus, nous sommes devenus trĂšs dĂ©pendants des technologies, Ă  un point oĂč on ne peut s’en passer. Plus de travail fait par les robots, cela veut dire moins de travail pour les gens. L’humain devient de plus en plus obsolĂšte. Conclusion Pour finir, les technologies sont prĂ©sentes dans nos vies quotidiennes et elles ne cesseront de nous Ă©tonner par la qualitĂ© et la rapiditĂ© de ses fonctions. Toutefois il faut faire attention Ă  ne pas laisser la technologie contrĂŽler votre vie.

Ilsont 175 000 mineurs placĂ©s par dĂ©cision de justice sous la protection de l’aide sociale Ă  l’enfance, parmi lesquels 60 000 sont en foyer ou famille d’accueil. l'homme fut d'abord homo faber avant d'ĂȘtre homo sapiens, la technologie et l'outils sont le propre de l'hommesauf quelques exceptions l'homme est un ĂȘtre faible "naturellement" mais intelligent, ce qui a permit par l'usage d'outil de multiplier sa "puissance" d'action. la technologie n'est donc pas une rĂ©volution de l'homme comme homo sapiens, c'est sa "nature" usuelle, mĂȘme les langues sont des outils de transmition, mĂȘme le feu, et les pierre taillĂ©e. tout cela sont des technĂ©s, des outils. la rĂ©volution d'homo faberqui fabrique perdure donc chez l'homme... cite 2001 l'odyssĂ©e de l'espace et la premiĂšre scĂšne de ce film ou kubrik fait une hyperbole entre le premier outils et une fusĂ©e interplanĂ©taire... essaye bie de montrer qu'il n'y a pas vraiment une rĂ©volution, mais une lente "Ă©volution" dans l'usage des outils, et des moyens que l'humanitĂ© a crĂ©e, inventĂ©e tout au long de sa propre Ă©volution a contrario, est-ce que l'on est esclave de nos technologies, peut-on imaginer l'homme sans la parole, sans le feu, sans tout les outils,les vetements qu'ils a inventĂ©. cela est trĂšs dificile car la technoogie apporte un rĂ©el confort de vie. mais ce confort de vie Ă  un cout soit il nous faut produire et conserver l'sage, l'apprentissage de ses outils. c'est un effort permanant, mais qui nous est indipensable pour pouvoir maintenir notre niveau de vie. l'homme est donc en quelques l'esclave de son propre bien ĂȘtre et tu peux citer alain souchaon dns full sentimental qui dit" que nous perdons notre vie a vouloir la gagner", soit il nous faut faire chaque jours des efforts pour pouvoir profiter de tout ce que les autres produise. nous somme l'esclave de nos dĂ©sirs, de notre dĂ©sir de vivre-mieux et bien, ce sont nos dĂ©sirs qui nous pousse a agir pour avoir le droit d'user des savoirfaire d'autrui. c'est toute la pensĂ©e economiquequi rĂ©gule tout cela, lĂ©conomie etant un "outils" logique, une methode permettant d'agir au mieux. ainsi, si nous sommes esclave de nous-mĂȘme, nous le sommes aussi de tout les autres parceque rien de difficile Ă  produre ne s'obtient sans donner une somme de travail equivalent en Ă©change. la question est-donc peut-on ĂȘtre rĂ©ellement l'esclave de soi-mĂȘme, car suis-je contraint par quiconque d'agir pour mon propre bien. ainsi tu peu dire qu'en agissant pour ses propre dĂ©sirs, et n'Ă©tant contraint que par ceux-ci, l'on ne saurait se dire esclave de soi-mĂȘme, donc de l'ensemble des nĂ©cĂ©ssitĂ©es que nous dĂ©sirons obtenir et que nous obtenons par un travail ou un effort. un peu comme de voir une pomme dans un arbre, allez chercher une echelle est un effort, mais suis-je l'esclave de l'echelle, non, de la pomme, non, seulement de mon dĂ©sir de la pomme, mais suis en mesure de dire non a celui-ci.. oui, donc nul ne me contraignant, la souffrance que j'endure n'est que l'obligation que j'ai contractĂ© avec moi-mĂȘme. par lĂ  au final, nous ne somme pas vraiment l'esclave de nos technologie, mais bien plutĂŽt de ce qu'elle nous permetent d'obtenir, soit ce que nous dĂ©sirons. l'on remarqueras que si l'on peux dire non Ă  nos caprices, il n'en pas de mĂȘme pour nos besoins vitaux, l'air l'eau la nourriture, car nous ne pourrions pas vivre sans. c'est ainsi que l'on peux dire que si l'homme est esclave de ses echnologie il l'est d'abord de ses "besoins vitaux" qu'il ne controle pas et qui l'oblige a courrir a droite et Ă  gauche et a user d'outils de technologie au qotidiens pour y pourvoir. allez bonne chance Laculture rend plus humain car elle enseigne, on apprend Ă  mieux vivre, on apprend Ă  comprendre. Le Racisme ou l'ethnocentrisme ne sont que les fruits d'une inculture grandissante. L'Homme cultivĂ© est curieux, et surtout envers la diffĂ©rence,

Le travail est considĂ©rĂ© comme nĂ©cessaire dans les sociĂ©tĂ©s humaines, il est ce qui permet notamment de gagner un salaire et donc d'ĂȘtre indĂ©pendant financiĂšrement parlant. Le travail a des effets sur l'homme s'il est parfois vĂ©cu comme une contrainte ou une dĂ©pendance, le travail permet de former l'homme d'un point de vue moral et de lui apprendre Ă  vivre avec les autres. C'est par son travail et sa maĂźtrise de la technique que l'ĂȘtre humain a Ă©tĂ© capable de transformer la nature. Le travail se pense souvent par rapport Ă  la question de la libertĂ© permet-il de libĂ©rer l'homme, ou au contraire est-il une entrave Ă  sa libertĂ© ? IDĂ©finition du travail Dans la plupart des sociĂ©tĂ©s humaines actuelles, le travail est une nĂ©cessitĂ© pour beaucoup d'ĂȘtres humains, puisqu'il est le seul Ă  permettre une rĂ©munĂ©ration financiĂšre. Il existe toutefois d'autres formes de travail que le travail rĂ©munĂ©rateur le travail domestique ou le travail dans les Ă©tudes. En philosophie, on considĂšre que le travail est ce qui transforme la nature pour satisfaire les besoins de l'ĂȘtre humain. La notion de travail est aujourd'hui intrinsĂšquement liĂ©e Ă  l'idĂ©e de production et de rĂ©munĂ©ration. Le travail, c'est produire un effort et percevoir une rĂ©munĂ©ration en Ă©change. Le travail permet ainsi d'ĂȘtre indĂ©pendant, puisque sans argent, il est actuellement trĂšs difficile de survivre. L'ĂȘtre humain a besoin d'argent pour payer un loyer, pour payer sa nourriture et ses vĂȘtements, pour se divertir, etc. Toutefois, le travail au sens de livrer un effort pour crĂ©er quelque chose, pour accomplir une tĂąche ou pour se perfectionner, existe dans d'autres domaines dans le domaine mĂ©nager le mĂ©nage, la cuisine et l'Ă©ducation des enfants sont aujourd'hui reconnus comme un travail fatigant ; dans le domaine des Ă©tudes l'apprentissage des cours, les recherches documentaires, la rĂ©solution de problĂšmes ou l'Ă©criture de dissertations et d'articles sont considĂ©rĂ©s comme le fruit d'un travail intellectuel ; dans le domaine du sport se perfectionner dans un sport avec des entraĂźnements est considĂ©rĂ© comme un travail physique ; dans le domaine de la crĂ©ation dessiner, peindre, sculpter, les activitĂ©s artistiques sont Ă©galement le fruit d'un travail de perfectionnement. Si aujourd'hui on parle moins facilement de travail lorsqu'il n'y a pas de rĂ©munĂ©ration en Ă©change, le travail en tant que travail salariĂ© est pourtant rĂ©cent dans l'histoire de l'humanitĂ©. D'un point de vue Ă©tymologique, lorsqu'on parle du travail, on l'associe souvent Ă  l'idĂ©e de contrainte. En effet, on dit souvent qu'Ă©tymologiquement, travail » signifie contrainte » ou mĂȘme moyen de torture » tripalium en latin. Pourtant, cette Ă©tymologie a plusieurs fois Ă©tĂ© remise en cause. Le travail ne serait donc pas uniquement synonyme de souffrance, labeur et philosophie, on estime que le travail est ce qui permet la transformation de la nature l'homme produit des objets et transforme le monde autour de lui pour l'adapter Ă  ses besoins. Il crĂ©e ainsi des villes. Il change son habitat naturel. Le travail, c'est donc ce qui s'oppose au loisir et au jeu, c'est ce qui permet de transformer le monde. IILes effets du travail sur l'homme Le travail a des effets sur l'homme, qu'il soit vĂ©cu comme une contrainte ou une dĂ©pendance. Il permet notamment de former l'homme moralement parlant et de lui apprendre Ă  vivre en sociĂ©tĂ©, avec d'autres humains. ALe travail une formation entre contrainte et dĂ©pendance Les conditions dans lesquelles s'effectue le travail ont Ă©voluĂ© avec l'histoire. Les ĂȘtres humains devaient tous travailler pour participer aux diffĂ©rentes tĂąches de survie ; puis, lorsque les hommes sont devenus sĂ©dentaires, les ĂȘtres humains se sont organisĂ©s en sociĂ©tĂ© hiĂ©rarchisĂ©es. Certains Ă©taient contraints de travailler tandis que d'autres ne travaillaient pas et dĂ©pendaient du travail des plus a d'abord vĂ©cu dans de petites collectivitĂ©s oĂč tout le monde Ă©tait Ă©gal » devant l'impĂ©ratif de survie et les tĂąches nĂ©cessaires pour satisfaire cet impĂ©ratif comme la chasse, la pĂȘche ou la cueillette. Tout le monde les difficultĂ©s climatiques, l'errance et le nomadisme qui les ont suivis, la nĂ©cessitĂ© et surtout la rivalitĂ© entre clans ont conduit Ă  des guerres de territoires, devenues de plus en plus meurtriĂšres avec l'invention de la mĂ©tallurgie et des armes. Ces guerres ont menĂ© Ă  l'esclavage, les premiers esclaves Ă©tant des prisonniers de guerre contraints de travailler pour les vainqueurs. Le travail est alors devenu une contrainte et l'inĂ©galitĂ© devant le travail s'est mise en en temps de paix, cette situation s'est gĂ©nĂ©ralisĂ©e les plus dĂ©munis travaillent le plus durement dans des conditions difficiles. La notion du travail comme contrainte est apparue. L'esclave est un instrument vivant, venant avant les autres [...]. Si les navettes [au moyen desquelles on tisse la laine] tissaient toutes seules, le maĂźtre des travaux n'aurait pas besoin de serviteurs, ni les chefs de familles, d'esclaves. »Si le travail peut ĂȘtre perçu comme une contrainte, certains philosophes ont montrĂ© que ceux qui ne travaillent pas dĂ©pendent du travail des autres. C'est la dialectique du maĂźtre et de l'esclave, dĂ©veloppĂ©e par Hegel dans PhĂ©nomĂ©nologie de l'esprit. Il montre que le travail, au dĂ©part subi » par un ĂȘtre dĂ©pendant, forme et Ă©duque le travailleur. Celui-ci acquiert des savoirs et des savoir-faire qui constituent une formation essentielle. Le maĂźtre, au contraire, sombre dans l'oisivetĂ©, l'ennui et la guerre destructrice. Ainsi, le travail, devenu rapidement une dĂ©pendance, est aussi, par le progrĂšs technique, la conquĂȘte d'une libertĂ©, celle de la connaissance. Sans devenir l'esclave de son esclave », le maĂźtre devient dĂ©pendant dans la mesure oĂč il ne travaille pas car il a besoin du savoir technique de son prĂ©pare la nourriture pour son maĂźtre. Il fabrique mĂȘme, plus tard, les armes au moyen desquelles celui-ci fait la guerre, et ainsi domine » celui qui le sert et dĂ©pend de lui. Par ce moyen, l'esclave devient un artisan et, s'il apprend le maniement des armes, il devient aussi un maĂźtre s'approprie les armes mais n'en maĂźtrise que le maniement, non la fabrication. C'est pourquoi Grecs et Romains ont reconnu un dieu » de la mĂ©tallurgie, HĂ©phaĂŻstos ou Vulcain, aux cĂŽtĂ©s d'un dieu » de la guerre, ArĂšs ou Mars. BLe travail pour former l'homme d'un point de vue moral Emmanuel Kant considĂšre que le travail est un devoir envers soi-mĂȘme, un devoir qui forme l'homme moralement Emmanuel Kant, le travail satisfait la conscience morale et la fiertĂ© humaine. Ainsi, l'animal satisfait ses besoins par l'instinct, l'homme satisfait les siens par le travail. Il lui faut nĂ©anmoins pour cela un effort qui le sorte de la paresse. Le travail est donc un devoir, et son habitude, une vertu. L'homme qui travaille serait alors un homme meilleur, plus moral, un homme dont la formation est plus accomplie car il se plus, comme le souligne Freud, le travail peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un bien en lui-mĂȘme. Être normal, c'est aimer et travailler. »Freud ne parle pas seulement du travail social, mais de tout effort pour mĂ»rir et changer ainsi notre propre nature ». Il Ă©voque le travail du deuil, effort mental pour surmonter la perte d'un ĂȘtre cher. Le terme travail » est alors pris comme une mĂ©taphore et l'Ă©laboration » par laquelle on passe de l'affect brut et impensĂ© Ă  la pensĂ©e structurĂ©e et faut encore rĂ©server une place particuliĂšre Ă  l'art, travail sur soi-mĂȘme qui aboutit Ă  la sublimation concept qui vient de la psychanalyse, dĂ©fini par Freud dans Trois essais sur la thĂ©orie sexuelle, c'est-Ă -dire Ă  des Ɠuvres qui transfigurent les Ă©preuves subies par l'artiste dans sa vie ainsi que ses dĂ©sirs refoulĂ©s. CLe travail pour former l'homme Ă  vivre avec les autres Le travail forme l'ĂȘtre humain Ă  la sociabilisation et lui apprend donc Ă  vivre en sociĂ©tĂ©. Le travail est en effet liĂ© Ă  la diversitĂ© des techniques et Ă  la nĂ©cessaire coopĂ©ration sociale. Le travail favorise Ă©galement la communication, donc le rapport avec les autres. Il fait vraiment de l'ĂȘtre humain un ĂȘtre travail forme l'homme Ă  la sociabilisation et lui apprend donc Ă  vivre en sociĂ©tĂ©. Le travail est en effet liĂ© Ă  la diversitĂ© des techniques et Ă  la nĂ©cessaire coopĂ©ration la chasse, un homme rabat le gibier et l'autre prĂ©pare le piĂšge. Le travail est divisĂ© entre les philosophes ont comparĂ© cette division Ă  celle d'un organisme, oĂč toutes les parties les organes avec leurs fonctions respectives concourent Ă  un mĂȘme rĂ©sultat. Pour que le travail aboutisse, il faut pouvoir coopĂ©rer. C'est pour cette raison que de nombreux philosophes voient dans la division du travail un facteur de cohĂ©sion sociale. On peut citer Platon et Aristote, mais Ă©galement Adam Smith ou Emmanuel Kant. Tous soulignent que la division du travail favorise l'Ă©change. Division du travail La division du travail est la rĂ©partition de l'ensemble des tĂąches Ă  accomplir dans une sociĂ©tĂ© ou un groupe humain, indĂ©pendamment du statut social. Mais on parle surtout de division sociale du travail en fonction du statut social esclaves ou travailleurs libres comme les artisans ou commerçants, ou employĂ©s et dirigeants et mĂȘme du genre de travail Ă  effectuer manuel » ou intellectuel ». Toute activitĂ© de production implique en effet la rĂ©partition des tĂąches dans un ensemble une chaĂźne de production quelconque, comme une chaĂźne de production d'automobiles, la conception invention, maquette la fabrication et la commercialisation s'enchaĂźnent nĂ©cessairement, mais les tĂąches restent sĂ©parĂ©es. Le travail favorise Ă©galement la communication, donc le rapport avec les autres. Il fait vraiment de l'homme un ĂȘtre Hegel, travail et langage sont d'ailleurs liĂ©s, il les considĂšre comme les deux premiĂšres extĂ©riorisations » c'est-Ă -dire manifestations » de la conscience dans sa relation de reconnaissance » par les autres consciences. C'est en travaillant avec les autres que le langage, le rapport humain et la communication se sont philosophe français Tran Duc Thao voit l'origine du langage dans la communication des premiers hominidĂ©s ancĂȘtres de l'homme. Les chasseurs se faisaient des gestes qui sont devenus des mots lorsqu'ils tentaient de rabattre le gibier les uns vers les langage devient un instrument de la socialisation, comme support du travail lui-mĂȘme. Il permet Ă  l'homme de maĂźtriser son environnement et de se former lui-mĂȘme. Quelle que soit sa pĂ©nibilitĂ©, il dĂ©veloppe la communication. Ceux qui ne travaillent pas peuvent donc se sentir exclus et frustrĂ©s de la compagnie de leurs semblables. IIILe travail et ses liens avec la libertĂ© Le travail peut ĂȘtre pensĂ© comme un moyen pour ĂȘtre libre ou comme un obstacle Ă  la libertĂ©. ALe travail comme moyen pour ĂȘtre libre Le travail a permis Ă  l'ĂȘtre humain de se libĂ©rer de la nature, de se sociabiliser et d'emmagasiner des connaissances, donc de se dĂ©passer. Le travail peut ĂȘtre le travail intellectuel, qui permet d'apprendre et de penser par soi-mĂȘme. Le travail peut Ă©galement permettre l'indĂ©pendance, notamment financiĂšre, et empĂȘcher l'exploitation. Enfin, le travail peut permettre de crĂ©er des objets qui deviennent des Ɠuvres, ce qui, pour Hannah Arendt, libĂšre l'homme d'une tĂąche rĂ©pĂ©titive et vaine. Le rĂšgne de la libertĂ© commence seulement Ă  partir du moment oĂč cesse le travail dictĂ© par la nĂ©cessitĂ© et les fins extĂ©rieures. »Le Capital. Critique de l'Ă©conomie politiquePour Karl Marx, il s'agit de repenser en profondeur la totalitĂ© de la sphĂšre de la production matĂ©rielle ». D'une façon gĂ©nĂ©rale, chez Marx, le problĂšme est que le travailleur est dĂ©possĂ©dĂ© de son travail, expropriĂ© du rĂ©sultat de son travail, qui lui procure alors un sentiment d'Ă©trangetĂ©. Les fins de son travail ne lui appartiennent pas. Le travail a permis Ă  l'homme de se libĂ©rer de la nature, de se sociabiliser et d'emmagasiner des connaissances, donc de se dĂ©passer. D'ailleurs, mĂȘme si les philosophes antiques assurent que le travail n'est pas pour les hommes libres, eux-mĂȘmes travaillent » puisqu'ils rĂ©flĂ©chissent au monde et Ă  la condition de l'homme et condamnent sĂ©vĂšrement l'oisivetĂ©. Le travail dit intellectuel semble ainsi ĂȘtre une marque de la libertĂ© ailleurs, le travail a Ă©voluĂ© au cours de l'histoire. En Occident, de nombreux changements ont permis de ne plus ĂȘtre exploitĂ© comme autrefois. Ainsi, Karl Marx souligne qu'il y a plus de libertĂ© pour le travailleur dans le capitalisme que dans le servage fĂ©odal les paysans appartenaient Ă  un seigneur et travaillaient sur ses terres ou dans l' le capitalisme, en effet, des salariĂ©s vendent librement leur force de travail sur un marchĂ© » dĂ©terminĂ© seulement par la concurrence des travailleurs en recherche d'emploi. Leur force de travail » est achetĂ©e tout aussi librement par les propriĂ©taires des moyens de production ou dĂ©tenteurs du capital industriel, commercial ou financier. L'esclave, au contraire, est la propriĂ©tĂ© de son maĂźtre. Ce dernier consomme ou revend ce que l'esclave produit, sans lui reverser aucun Arendt, dans Condition de l'homme moderne, distingue deux types de travail le labor anglais qui signifie dĂ©penser son Ă©nergie pour une activitĂ© dĂ©diĂ©e au quotidien, du travail de celui qui fait une Ɠuvre. Pour elle, celui qui fait Ɠuvre, qui crĂ©e des objets techniques destinĂ©s Ă  durer Homo faber est libre. Une Ɠuvre n'est pas un produit de consommation, elle permet de libĂ©rer l'ĂȘtre humain d'une tĂąche rĂ©pĂ©titive et vaine. En ce sens, l'art ou l'activitĂ© spirituelle sont, selon Hannah Arendt, des formes qui permettent de le libĂ©rer de sa il existe d'autres formes de travail qui permettent de libĂ©rer l'ĂȘtre humain. Ainsi, la psychanalyse est un travail sur soi, sur ses rĂȘves, sur son inconscient, pour essayer de se libĂ©rer ou de s'approprier ce qui nous Ă©chappe et nous entrave parfois. Freud parle Ă©galement du travail du deuil, c'est-Ă -dire du travail Ă  faire aprĂšs la perte d'un ĂȘtre aimĂ© notamment. Ici, le travail est perçu comme libĂ©rateur, puisqu'il aide l'ĂȘtre humain Ă  avancer, Ă  accepter, Ă  ĂȘtre soulagĂ©. BLe travail comme obstacle Ă  la libertĂ© humaine Toutefois, le travail est souvent associĂ© Ă  quelque chose de difficile. Étymologiquement, travail » signifie d'ailleurs contrainte » ou mĂȘme moyen de torture » tripalium en latin. La Bible fait mĂȘme du travail la consĂ©quence du pĂ©chĂ©. En effet, Dieu punit Adam et Ève en associant le travail Ă  la douleur et l'effort tu travailleras Ă  la sueur de ton front ». Le travail serait alors une punition. Par ailleurs, l'idĂ©e que le travail rend libre a Ă©tĂ© exploitĂ©e au XXe siĂšcle par des idĂ©ologies comme le nazisme ou le stalinisme, alors que c'est l'asservissement voire la destruction des hommes qui a effectivement Ă©tĂ© mis en place. Le slogan le travail rend libre » Arbeit macht frei figurait au fronton du camp de concentration nazi de Dachau alors que les hommes y Ă©taient exploitĂ©s et stalinisme a aussi fait l'apologie de l'effort de travail extrĂȘme, immortalisĂ© par le mineur Stakhanov sous le nom de stakhanovisme ».De plus, mĂȘme si le travail forme la conscience du travailleur grĂące Ă  l'acquisition du savoir technique, de nombreux travailleurs semblent plutĂŽt aliĂ©nĂ©s que libres. Ainsi, le travail ouvrier, industriel ou mĂȘme bureaucratique peut aliĂ©ner », c'est-Ă -dire rendre Ă©tranger Ă  soi-mĂȘme. Le philosophe hongrois Georg Lukacs assure que le travail peut aussi rĂ©ifier », c'est-Ă -dire donner l'apparence d'une le film de Charlie Chaplin Les Temps modernes, le travail n'est pas libĂ©rateur, les ouvriers sont vus comme des ĂȘtres mĂ©caniques rĂ©pĂ©tant Ă  la chaĂźne, inlassablement, le mĂȘme geste toute la journĂ©e. Le personnage de Charlot est mĂȘme pris dans les rouages de la machine il devient un objet, il subit.

Laculture nous rend-elle plus humain? Annale corrigĂ©e; Dissertation; En quel sens peut-on parler d'un travail de l'artiste ? Annale corrigĂ©e; Dissertation; Le travail permet-il de prendre conscience de soi ? Chapitre prĂ©cĂ©dent; Retour au programme; Chapitre suivant; Utilisateurs. Qui sommes-nous ? Contact ; Mon compte; J'ai un code Notre siĂšcle aime Ă  rĂ©pĂ©ter que bonheur et travail sont indissociables. Le travail, c’est la santĂ©, nous assĂšne-t-on. Il Ă©loigne l’ennui, le vice et le besoin. Il humanise par le lien social qu’il crĂ©e et maintient nos capacitĂ©s intellectuelles en Ă©veil. Il redresse le perverti, moralise le dĂ©voyĂ©, rend l’homme vertueux. Ceux qui choisissent dĂ©libĂ©rĂ©ment de ne pas travailler subissent l’opprobre de leurs contemporains. Que n’a-t-on pas dit sur les rentiers, les oisifs ou plus simplement, les femmes au foyer?Cette vision du travail comme nĂ©cessaire Ă  nos existences est pourtant relativement rĂ©cente. Dans Splendeurs et misĂšre du travail», Alain de Botton rappelle que si le travail a toujours Ă©tĂ© au centre de toutes les sociĂ©tĂ©s, la nĂŽtre est la premiĂšre Ă  suggĂ©rer qu’il pourrait ĂȘtre beaucoup plus qu’une pĂ©nitence ou une punition, et que nous devons chercher Ă  travailler mĂȘme en l’absence d’un impĂ©ratif financier.»Le travail, signe d’infĂ©rioritĂ©L’histoire des hommes est en effet faite d’une modĂ©ration, voire d’une dĂ©fiance envers le travail. Aucune sociĂ©tĂ© avant la nĂŽtre n’a Ă©tĂ© vouĂ©e au travail», rappelle Jacques Ellul dans son livre Pour qui, pourquoi travaillons-nous?». Pour les peuples de l’AntiquitĂ©, il Ă©tait une affaire d’ĂȘtres infĂ©rieurs, tournĂ©s exclusivement vers la subsistance physique. Ergophobe notoire, Aristote parlait d’une incompatibilitĂ© fonciĂšre entre la satisfaction et un emploi rĂ©tribuĂ© tous les travaux rĂ©munĂ©rĂ©s absorbent et amoindrissent l’esprit.» En outre, si Grecs et Romains des temps anciens relĂ©guaient leurs activitĂ©s manuelles aux esclaves, ils n’accablaient pas pour autant ces derniers de corvĂ©es. Les tĂąches Ă©taient gĂ©nĂ©ralement lĂ©gĂšres, et il y a vait de larges temps de loisir. Ce qui faisait l’esclave, c’était plus sa privation de libertĂ© ou de citoyennetĂ© que le travail», note Jacques la conception aristotĂ©licienne, le christianisme est venu ajouter la doctrine selon laquelle les misĂšres du travail sont un moyen appropriĂ© d’expier le pĂ©chĂ© originel. Dans les siĂšcles chrĂ©tiens» du Moyen Âge, le travail Ă©tait ainsi regardĂ© comme servile, signe d’infĂ©rioritĂ© et de dĂ©chĂ©ance. Pour rappel, la GenĂšse, loin de le dĂ©finir comme un moyen de se rĂ©aliser et d’atteindre le bonheur, le qualifie de chĂątiment divin Puisque tu as mangĂ© de l’arbre que je t’avais formellement interdit de manger, tu gagneras ton pain Ă  la sueur de ton front.»Le travail, un outil de dĂ©veloppement personnelQuel a Ă©tĂ© le point tournant, le moment oĂč le travail a cessĂ© d’ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une pĂ©nitence pour devenir la valeur centrale de notre civilisation? Pour Jacques Ellul, l’Eglise a commencĂ© Ă  valoriser le travail Ă  partir du 17Ăšme siĂšcle par opportunisme, pour sceller une alliance avec la bourgeoisie dont il Ă©tait le moteur de sa puissance en expansion. DĂšs cet instant, l’homme qui consacrait sa vie au travail est devenu une sorte de saint Bon travailleur, si tu manques la messe du dimanche parce que le patron te retient Ă  l’usine, n’aie pas de scrupules le Bon Dieu a dit que le travail est une priĂšre».Au 19Ăšme siĂšcle, avec les penseurs allemands, la morale bourgeoise s’est muĂ©e en morale ouvriĂšre et c’est dans les cercles socialistes que l’on a trouvĂ© les discours les plus exaltĂ©s sur le travail. Ce sont les bourgeois qui ont inventĂ© la formule de l’éminente dignitĂ© du travailleur mais c’est Marx qui a conduit le prolĂ©taire dans cette conviction dĂ©sormais indĂ©racinable», relĂšve Jacques nos jours, le travail est considĂ©rĂ© comme un outil de dĂ©veloppement personnel et de rĂ©alisation de soi. IntrinsĂšquement liĂ© Ă  notre sens de l’identitĂ© – ne dit-on pas je suis avocat, mĂ©decin, ou architecte» et non j’exerce le mĂ©tier d’avocat, de mĂ©decin ou d’architecte»? – d’aucuns le considĂšrent comme le pivot autour duquel s’ordonne la construction de soi. La question la plus insistante qui nous est d’ailleurs posĂ©e lorsque nous faisons la connaissance de quelqu’un ne porte pas sur nos loisirs ou sur nos lectures mais bien sĂ»r ce que nous faisons dans la vie».Le travail peut isoler l’individuMais une existence remplie de sens passe-t-elle nĂ©cessairement par le portail d’un emploi? Le travailleur qui s’identifie Ă  sa fonction et se perd dans son rĂŽle n’oublie-t-il pas sa personnalitĂ© toute entiĂšre? Pour Alain de Botton, il y a une cruautĂ© irrĂ©flĂ©chie qui se cache dans la magnanime affirmation bourgeoise que chacun peut parvenir au bonheur par le travail Ce n’est pas que cette chose soit invariablement incapable de nous procurer ledit bonheur, seulement qu’elle ne le fait presque jamais. Et lorsqu’une exception est prĂ©sentĂ©e comme une rĂšgle, nos infortunes individuelles, au lieu de nous sembler ĂȘtre des aspects quasi inĂ©vitables de l’existence, pĂšsent sur nous comme des malĂ©dictions particuliĂšres.»Juliet Schor, auteure du livre La vĂ©ritable richesse», rappelle que le travail peut isoler l’individu. Quand on peut se permettre d’acheter des services, on les demande moins souvent comme une faveur. Quand on passe beaucoup de temps au travail, les coups de main gratuits donnĂ©s aux amis et aux voisins se font rares. La prospĂ©ritĂ© elle-mĂȘme peut ĂȘtre corrosive pour la communautĂ©, en rĂ©duisant le besoin que nous avons les uns des autres.»Les travailleurs polluent plusDe plus, avoir un travail et, pour certains, de gros revenus ne garantit pas la fĂ©licitĂ©. Les Ă©tudes aboutissent Ă  ce rĂ©sultat surprenant dans plusieurs pays riches, le niveau de bien-ĂȘtre reste le mĂȘme depuis des dĂ©cennies alors que le revenu a beaucoup augmentĂ©. Les donnĂ©es des enquĂȘtes suggĂšrent en outre que la croissance rapide et la prospĂ©ritĂ© matĂ©rielle de la Chine ont rĂ©duit, et non augmentĂ©, le degrĂ© de satisfaction de sa population.» Si le couple revenus plus accumulation des heures de travail» n’apporte guĂšre de bien-ĂȘtre supplĂ©mentaire, qu’est-ce qui en apporte? Sans surprise, passer plus de temps avec ses amis et sa famille et prendre le temps pour les repas et l’exercice Schor rappelle enfin que les mĂ©nages qui travaillent plus consomment et polluent plus. Or, l’état inquiĂ©tant de la planĂšte commande de gagner moins, dĂ©penser moins et dĂ©grader moins. RĂ©duire son temps de travail est non seulement une stratĂ©gie d’amĂ©lioration du bien-ĂȘtre individuel mais aussi une pierre angulaire de la durabilitĂ© Ă©cologique». Fait Ă©trange, les travailleurs qui ralentissent leurs rythmes ne veulent plus revenir en arriĂšre. Dans mes recherches, j’ai trouvĂ© des adeptes de la baisse du temps de travail qui avaient Ă  l’origine subi une perte d’emploi ou une rĂ©duction involontaire de salaire ou d’horaire, mais qui ont ensuite prĂ©fĂ©rĂ© rester riche en temps.» Le mot de la fin doit revenir Ă  La BruyĂšre il ne manque Ă  l’oisivetĂ© du sage qu’un meilleur nom, et que mĂ©diter, parler, lire et ĂȘtre tranquille s’appelĂąt travailler.»
Letravail comme activitĂ© contrainte Ă  la fois physique et morale qui s’impose aux individus. Le travail Ă©puise l'homme il est aussi ce qui l'Ă©lĂšve, parce qu'il construit dans le temps ce que le temps s'acharne Ă  dĂ©faire et rĂ©alise ce que le temps finira pourtant par dĂ©truire : son existence. Le travail est vĂ©cu comme une contrainte.
Objectif Comprendre la notion de travail Points clĂ©s Le travail est vu comme un chĂątiment divin, mais il est aussi garant de l'accomplissement de l'homme et de sa domination sur la nature. Le travail est propre Ă  l'homme. Le travail permet d'ĂȘtre libre et possĂšde une forte valeur sociale. Le travail peut aussi ĂȘtre source d'aliĂ©nation et d'exploitation. 1. Le travail est-il punition ou essence mĂȘme de l'homme ? a. Le travail comme punition Tu travailleras Ă  la sueur de ton front », dans cet extrait de la GenĂšse, le travail prend la forme d'une ultime punition de Dieu faite Ă  l'homme qui ne pourra plus rĂ©colter les fruits de la nature sans effort. Cette conception se retrouve au cƓur mĂȘme de l'Ă©tymologie du terme travail » il provient du latin tripalium, qui dĂ©signe un instrument de torture. Si dans l’AntiquitĂ© grecque le travail s’oppose Ă  l’activitĂ© intellectuelle il est rĂ©servĂ© aux esclaves, il correspond donc, au sein de la civilisation judĂ©o-chrĂ©tienne, Ă  une malĂ©diction divine. b. Le travail comme marque de l'humanitĂ© N'est-ce pas par l'effort mĂȘme que l'homme peut construire son humanitĂ© ? Par le travail, nous nous confrontons Ă  la nĂ©cessitĂ© du rĂ©el et nous construisons une activitĂ© intelligente pour dominer en partie la nature dont nous faisons partie et la spiritualiser. Kant, dans les Propos de pĂ©dagogie ou RĂ©flexions sur l’éducation, 1803, estime que la discipline garde l’homme de s’écarter, par la faute de ses impulsions animales, de sa destination, l’humanitĂ© » Introduction. Il estime que le travail fait partie de la discipline IX, 471 ; c’est pourquoi il est, selon lui de la plus haute importance que les enfants apprennent Ă  travailler. L’homme est le seul animal pour qui le travail soit obligation ». c. Existe-t-il un travail dans le monde animal ? Peut-on parler d'un travail dans le monde animal ? Si des analogies sont possibles entre l'activitĂ© animale et le travail humain, les diffĂ©rences restent essentielles. Le travail humain est la rĂ©alisation d'un projet conscient qui passe nĂ©cessairement par une reprĂ©sentation prĂ©alable et qui se complĂšte par la recherche et la fabrication d'outils complexes. RĂ©servons donc le terme de travail pour l'action humaine et ne l'appliquons pas au monde animal. 2. Le travail comme mĂ©diation et source de libertĂ© a. Le travail comme lieu de contruction de notre libertĂ© Le travail constitue une mĂ©diation entre la nature et la culture humaine. Il confĂšre Ă  l'homme le statut d'humain, capable de transformer la nature et ainsi de se transformer lui-mĂȘme continuellement. Cette dialectique met bien en Ă©vidence qu'il n'y a pas de nature humaine, ou plutĂŽt, que s'il y a une nature, elle doit se transformer en une culture. Ainsi l'homme est-il un ĂȘtre Ă  Ă©duquer par le travail. Dans cette transformation de la nature par le travail, l'homme se reconnaĂźt et reconnaĂźt sa propre nature ; il y construit sa libertĂ©. b. Le travail comme mĂ©diation Le travail Ă©tablit ainsi une mĂ©diation entre soi et soi-mĂȘme. Dans La PhĂ©nomĂ©nologie de l'Esprit, Hegel 1770-1831, dans ce qu’il nomme la dialectique du maĂźtre et de l’esclave », souligne que c'est par le travail que l'homme se rĂ©alise en tant qu'homme et en tant que conscience libre. Le maĂźtre se contente en effet de jouir des choses que l’esclave a produites pour lui, ce qui finalement ne peut le satisfaire. En s'extĂ©riorisant, grĂące aux objets qu’elle produit dans le rĂ©el, la conscience » de l’esclave peut contempler son propre pouvoir au sein mĂȘme de ce rĂ©el C’est par la mĂ©diation du travail que la conscience vient Ă  soi-mĂȘme ». Ainsi l’esclave acquiert-il sa supĂ©rioritĂ© sur le maĂźtre. Il devient, grĂące au travail, dit Hegel, le maĂźtre du maĂźtre », tandis que le maĂźtre devient l’ esclave de l’esclave ». La dialectique de la maĂźtrise et de la servitude se trouve ainsi renversĂ©e. c. La valeur sociale du travail Au-delĂ  de ce rĂŽle essentiel du travail, nous pouvons Ă©galement lui accorder une valeur sociale fondamentale. MĂ©diation entre moi et autrui, entre moi et la sociĂ©tĂ©, le travail permet de construire mon identitĂ© au sein d'un tissu social complexe. 3. Le travail exploitĂ© et aliĂ©nĂ© a. L'exploitation de l'homme par le travail la position de Karl Marx Si le travail est l'essence de l'homme et le conduit vers la culture et la libertĂ©, l'exploitation et l'aliĂ©nation restent possibles. La division du travail, accentuĂ©e par la sociĂ©tĂ© industrielle, impose des tĂąches parcellaires Ă  l'homme qui s'enferme dans une activitĂ© dĂ©terminĂ©e, parfois non choisie. Avec l'apparition du monde ouvrier naĂźt aussi, selon Marx 1818-1883, l'exploitation de l’homme par le travail. Le propriĂ©taire des moyens de production achĂšte la force de travail de l'ouvrier, son Ă©nergie physique et nerveuse. MalgrĂ© le salaire, une partie du travail de l'ouvrier, la plus-value, n'est pas payĂ©e. Par ailleurs, l'homme se trouve devant un produit dans lequel il ne se reconnaĂźt pas et, contrairement Ă  l'artiste, le travailleur voit dans l'objet rĂ©alisĂ© une rĂ©alitĂ© qui lui est radicalement Ă©trangĂšre. Le travail est donc, pour Marx, une aliĂ©nation Manuscrits de 1844, lorsqu’il n’est plus une fin, mais uniquement un moyen. Dire que le travail doit demeurer une fin pour l’homme, c’est admettre que le travail fait partie de son essence contrairement Ă  l’animal, l’homme continue de travailler, mĂȘme si ses besoins sont satisfaits. De fin en soi le travail se transforme en simple moyen lorsque l’homme doit travailler pour subvenir Ă  ses besoins, c’est-Ă -dire pour survivre On aboutit donc Ă  ce rĂ©sultat que l’homme le travailleur ne se sent agir librement que dans ses fonctions animales se nourrir, boire, se reproduire, ou encore, au plus, dans son habitation, dans la façon de s’habiller, etc. Ce qui est animal devient humain, ce qui est humain devient animal ». b. Le travail nous dĂ©tourne des activitĂ©s les plus nobles la position de Nietzsche Nietzsche a apparemment des considĂ©rations similaires, lorsqu’il Ă©crit, dans le § 42 du Gai savoir 1883 et 1887 Se trouver un travail pour avoir un salaire voilĂ  ce qui rend aujourd’hui presque tous les hommes Ă©gaux dans les pays civilisĂ©s ; pour eux tous le travail est un moyen et non la fin 
 Or, il y a des hommes rares qui prĂ©fĂšrent pĂ©rir que de travailler sans plaisir ». Toutefois, Nietzsche critique ouvertement la glorification » ou la bĂ©nĂ©diction » du travail Le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, il retire cette force Ă  la rĂ©flexion, Ă  la mĂ©ditation, aux rĂȘves, aux soucis, Ă  l’amour et Ă  la haine, il place toujours devant les yeux un but mesquin et accorde des satisfactions faciles et rĂ©guliĂšres. » Aurore, § 173, 1881 Le travail nous dĂ©tourne donc des activitĂ©s les plus nobles. La sociĂ©tĂ© y trouve nĂ©anmoins son compte les individus, absorbĂ©s par le labeur, ne seront ni imaginatifs ni crĂ©atifs ; leur Ă©nergie sera consommĂ©e par la travail, et elle pourra ainsi jouir d’une plus grande sĂ©curitĂ© ». Vous avez dĂ©jĂ  mis une note Ă  ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Évalue ce cours !
31812 : Le Travail Maçonnique. Le Travail Maçonnique. JahvĂ© Dieu planta un jardin en Eden. Du cotĂ© de l’Orient. Il y plaça l’homme et la femme. Fit germer toutes sortes d’arbres. Et l’arbre de la vie au milieu du jardin. Puis l’arbre de la connaissance du bien et du Mal.
Ce qui fonde la doctrineEn pleine rĂ©volution industrielle, le pape LĂ©on XIII s'inquiĂšte de la situation d'infortune et de misĂšre immĂ©ritĂ©e » de la classe ouvriĂšre Rerum novarum, n. 4 et 5. AprĂšs cette premiĂšre encyclique 1891, qui met l'accent sur l'inaliĂ©nable dignitĂ© des travailleurs, une multitude de documents ecclĂ©siaux vont approfondir la vision chrĂ©tienne du travail. Dans Laborem exercens 1981 - la rĂ©fĂ©rence majeure -, Jean-Paul II rĂ©affirme avec force combien le travail est constitutif de la personne. Il fait partie de la condition humaine, avant mĂȘme le pĂ©chĂ© originel, il n'est ni une punition ni une malĂ©diction Gn 1, 28. Au contraire, il permet Ă  l'homme, créé Ă  l'image de Dieu, de participer Ă  son Ɠuvre crĂ©atrice. Outre sa dimension objective - assurer la subsistance humaine -, cette activitĂ© est aussi subjective, car, en travaillant, l'homme se rĂ©alise lui-mĂȘme comme homme et mĂȘme en un certain sens il devient plus homme » Laborem exercens, n. 9. Le travailleur est supĂ©rieur au capital et ne saurait ĂȘtre rĂ©duit Ă  un simple instrument de largement, l'Église considĂšre le travail comme la clĂ© essentielle de toute la question sociale, qui conditionne le dĂ©veloppement Ă©conomique mais aussi culturel et moral des personnes, de la famille, de la sociĂ©tĂ© et du genre humain. Plus que jamais aujourd'hui, travailler, c'est travailler avec les autres et travailler pour les autres c'est faire quelque chose pour quelqu'un » Centesimus annus, n. 31. Dix ans avant, Laborem exercens affirmait Le travail est le fondement sur lequel s'Ă©difie la vie familiale » n. 10.De lĂ  dĂ©coulent un certain nombre de droits Ă  un emploi, et donc Ă  un salaire de substitution en cas de chĂŽmage, Ă  un juste salaire lire Le mot » ci-dessus, Ă  la grĂšve, au regroupement en syndicats, Ă  la santĂ© physique et morale, Ă  une protection message pour aujourd'huiMondialisation, dĂ©localisations, naissance d'une Ă©conomie de services, flexibilitĂ© accrue... Face Ă  ces bouleversements, la doctrine sociale rejette tout dĂ©terminisme le facteur dĂ©cisif et l'arbitre » sont encore une fois l'homme, qui doit rester le vĂ©ritable acteur de son travail. Il peut et doit prendre en charge de façon crĂ©ative et responsable les innovations et rĂ©organisations actuelles, afin que celles-ci profitent Ă  la croissance de la personne, de la famille, des sociĂ©tĂ©s et de la famille humaine tout une autre confession, l'orthodoxieLes orthodoxes font aussi rĂ©fĂ©rence au Livre de la GenĂšse pour affirmer que le travail est un Ă©lĂ©ment organique de la vie humaine 1 », qui mĂ©rite salaire. L'Église orthodoxe approuve tout travail ordonnĂ© au bien des hommes et n'affiche aucune prĂ©fĂ©rence entre les activitĂ©s humaines, Ă  condition qu'elles correspondent aux normes Ă©thiques chrĂ©tiennes se nourrir soi-mĂȘme pour n'ĂȘtre Ă  la charge de personne, et partager avec ceux qui sont dans le besoin. Il en va de la cohĂ©sion sociale, conclut l'Église orthodoxe de Russie La prospĂ©ritĂ© spirituelle et la prĂ©servation de la sociĂ©tĂ© ne sont possibles que si l'entretien, la santĂ© et un bien-ĂȘtre minimal pour tous les citoyens sont considĂ©rĂ©s comme une prioritĂ© absolue dans la distribution des biens matĂ©riels. » dansla mesure oĂč il constitue un moyen de satisfaire les besoins humain, le travail prouve moins que l'homme se fait qu'il n'inscrit ce dernier dans un cycle de dĂ©pendance qui le contraint Ă  transformer la nature s'il veut survivre : le sentiment de pĂ©nibilitĂ© qui accompagne le travail traduit bien une action transitive oĂč l'on fait sans retour Une page de WikiversitĂ©, la communautĂ© pĂ©dagogique libre. Nous avons vus que la technique, rendant notre travail efficace, va nous libĂ©rer de la nature mais aussi du travail lui-mĂȘme. À quelle libertĂ© parvient-on ? Quel est l'objectif du dĂ©veloppement technique ? L'enseignement des mythes[modifier modifier le wikicode] Quand ils abordent la question du travail, comme dans le mythe de PromĂ©thĂ©e, ils la prĂ©sentent comme une malĂ©diction, une punition divine, relevant de la fatalitĂ©. Ils expriment aussi Ă  la fois que le travail est nĂ©cessitĂ© naturelle et contre-nature, car l'homme ne semble pas fait pour travailler, le travail est corvĂ©e, labeur, peine. Dans la GĂ©nĂšse, il est dit que le travail est consĂ©quence du pĂ©chĂ© originel "Le sol sera maudit Ă  cause de toi [...] Ă  force de peine [...] produire Ă©pines et ronces [...] gagnera le pain Ă  la sueur de ton visage [...] tu es poussiĂšre et tu retourneras Ă  la poussiĂšre". L'humain doit donc engager une lutte contre la nature qui aura pour forme le travail alors que la nature semble tout donner Ă  l'animal, l'homme naĂźt dĂ©muni, et doit donc de lui-mĂȘme transformer la nature pour l'adapter Ă  ses besoins. Le travail semble ĂȘtre aussi un effort permanent contre l'attraction de la terre autrement dit la mort. Si le travail est punition, il n’est pas conforme Ă  la nature humaine. Rousseau, dans son Essai sur l'origine des langues dit que les hommes sont naturellement indolents au sens d'inertes, rĂ©sistants face Ă  une activitĂ© comme le travail et se plaisent Ă  ne rien faire. C'est seulement lorsqu’ils vivent en sociĂ©tĂ© que l'inquiĂ©tude de l'avenir va les rendre actifs. Dans une sociĂ©tĂ©, il faut faire montre d'une certaine performance, avoir des caps Ă  franchir, imposĂ©s par l'inquiĂ©tude. Mais il reste au fond de chacun de nous deux tendances fondamentales le dĂ©sir de se reproduire et l'oisivetĂ©. AprĂšs l'amour, ne rien faire est ce que l’on prĂ©fĂšre. C'est pourquoi, mĂȘme en sociĂ©tĂ©, "c'est encore la paresse qui nous rend laborieux", si nous travaillons autant, c’est pour ne plus travailler. Le mĂ©pris du travail chez les philosophes de l'antiquitĂ©[modifier modifier le wikicode] Contrairement Ă  ce que croient beaucoup d'historiens et certains philosophes comme Marx, ce n’est pas parce que le travail Ă©tait la tĂąche des esclaves que les grecs mĂ©prisaient le travail; en rĂ©alitĂ©, c’était le raisonnement inverse[1] c’est parce-que le travail est un asservissement qu’il dĂ©valorise les humains; il n'y en a pas un fait pour l'esclavage, par contre, le travail entraĂźne une transformation de la nature humaine, une dĂ©gradation. L'esclavage n’est pas instituĂ© par soucis du gain, mais par celui d'Ă©chapper Ă  la nĂ©cessitĂ© naturelle. VoilĂ  pourquoi Aristote, tout en justifiant l'esclavage, rĂȘve d'un monde technique oĂč il n'est plus besoin d’utiliser d'esclaves, oĂč le travail ne dĂ©graderait aucun humain. Aristote part d'une distinction entre praxis et poĂ«sis Praxis dĂ©signant les activitĂ©s immanentes n'engendrant pas de modification en dehors de nous-mĂȘme, qui ont pour fin d'accomplir notre nature, permettant d’ĂȘtre autrement PoĂ«sis dĂ©signant l'action productrice d'objets extĂ©rieurs Aristote n'assimile pas le travail Ă  la poĂ«sis, ni Ă  la praxis, il le considĂšre comme faisant partie des deux catĂ©gories, car le travail a une action modificatrice Ă  la fois sur le rĂ©el et sur la nature humaine. Aristote prĂ©fĂšre Ă  l’idĂ©e du travail et Ă  la nĂ©cessitĂ© l’idĂ©e de loisir et de libertĂ©. Mais il ne faut pas confondre les diffĂ©rents sens du loisirs dans le sens commun, le loisir correspond au moment du jeu et de la dĂ©tente, ou encore un temps pour consommer, et donc tout loisir est un temps pour rĂ©cupĂ©rer du travail, permettant de conserver un certain rendement, ou encore le temps qui n’est pas passĂ© Ă  travailler est utilisĂ© pour l'usage du fruit de notre travail. Ainsi, loisir et travail sont les deux phases d'une mĂȘme activitĂ©, car le travail n'a pas de valeur en lui-mĂȘme, et nous ne pouvons travailler Ă©ternellement le jeu et la dĂ©tente n'ont donc pas d'autres buts que le travail lui-mĂȘme[2]. Aristote conçoit diffĂ©remment le loisir, comme Ă©tant l’ensemble des activitĂ©s faites pour elles-mĂȘmes, qui ne sont pas nĂ©cessaires. Nous pouvons les choisir, et c’est lĂ  que nous sommes rĂ©ellement libres. Le loisir n'est donc pas nĂ©cessaire mais essentiel, dans le sens oĂč il concerne notre ĂȘtre, notre nature et son dĂ©veloppement les arts, la philosophie ne sont pas nĂ©cessaires. Cependant, le loisir ne semble pas incompatible avec le travail la rĂ©alisation d'un chef-d'Ɠuvre, le plus souvent, a demandĂ© un travail Ă©norme Ă  l'artiste; tout comme la philosophie demande un effort de rĂ©flexion... La technique comme moyen de se libĂ©rer du travail[modifier modifier le wikicode] Aristote, dans La Physique Livre II, Chapitre 8, dit "L'art en gĂ©nĂ©ral =la technique, ou bien imite la nature, ou bien exĂ©cute ce que la nature est dans l'impossibilitĂ© d'accomplir." Cette phrase ne peut ĂȘtre entiĂšrement comprise sans le concept d'imitation qu'Aristote rend central. Par dĂ©finition ce qui n'est que ressemblant, n’est pas identique, donc l'imitation n’est pas une simple reproduction. Cependant, la technique n’est pas la tentative de refaire ce que la nature accomplit, car dans l’idĂ©e d'imitation, il y a la ressemblance mais aussi la diffĂ©rence. Ainsi, la nature va nous servir de modĂšle pour produire nos propres objets, mais les choses naturelles ne sont pas de simples plans Ă  suivre, la nature va inspirer nos plans de construction, car la production technique suppose que nous ayons compris au prĂ©alable la nature et ses lois afin de produire des objets efficaces. Cette comprĂ©hension permet aussi d'inspirer de nouvelles idĂ©es, par exemple les combinaisons de nageurs sportif ayant une structure analogue Ă  celle des peaux de requins. Dans le fait d'exĂ©cuter ce que la nature ne peut faire, il y a deux choses PremiĂšrement, la technique est le moyen par lequel l'humain va augmenter les effets ou dĂ©tourner Ă  d'autres fins les activitĂ©s de la nature. Ainsi le marteau augmente la force de notre bras, et l'irrigation est bien un dĂ©tournement de l'Ă©coulement l'eau, en vue de cultiver des terres qui ne seraient pas fertiles sans ce moyen. DeuxiĂšmement, Ă  cause de la technique, il existe une rivalitĂ© humain/nature. L'homme, en inventant et produisant des choses qui n'existent pas, imite encore la nature, qui invente aussi, comme en tĂ©moignent les mutations gĂ©nĂ©tiques. Les objets artificiels peuvent ĂȘtre alors comparĂ©s Ă  ceux de la nature car tout en Ă©tant trĂšs diffĂ©rents, ils peuvent rivaliser en termes d'effet et de capacitĂ©s, et ce ne sont pas toujours les crĂ©ations techniques qui ont le dessus par exemple, certaines molĂ©cules contre le cancer ne peuvent ĂȘtre produites que par de petites fleurs et toute notre industrie, si gigantesque soit-elle, en est incapable Puissance de la technique[modifier modifier le wikicode] 21 siĂšcles aprĂšs Aristote donc au XVIIe siĂšcle, Descartes prolonge son raisonnement. Il devine, dans la forme moderne de la science qu’il met sur pied, le moyen de dĂ©velopper de maniĂšre indĂ©finie la technique, permettant d'obtenir une domination sur la nature. À partir de deux intuitions fondamentales Tout, dans la nature, peut ĂȘtre rĂ©duit Ă  un mĂ©canisme La science doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une technologie du rĂ©el La premiĂšre intuition prend le contre-pied d'Aristote, qui disait que l'Ă©tonnement est le moteur de la connaissance, en dĂ©montrant que la condition pour progresser dans le savoir consiste Ă  postuler qu’il n'y a rien d'Ă©tonnant ni d'admirable dans la nature. Aucune exception, aucun mystĂšre, aucune puissance cachĂ©e ne peut y exister, sinon, par avance, la science n'a aucune raison d'ĂȘtre. En effet, les sciences depuis Descartes, nous font dĂ©couvrir la nature comme Ă©tant un vaste empire de la banalitĂ©, une grande machinerie. À l'origine de cette rĂ©flexion, il y a eu l'expĂ©rience des automates rendant compte de l'ingĂ©niositĂ© des humains pour produire des artifices combinaisons habiles de techniques. Par l'artifice technique, on peut produire des effets semblables Ă  la nature, il est alors probable que la nature dissimule son propre artifice, semblable Ă  celui des humains. Raisonnement justifiĂ© par le principe de causalitĂ©. Ainsi nous devons, pour l'apprĂ©hender, considĂ©rer que la nature imite la technique des humains, et pas l'inverse comme le dit Aristote. La nature, le modĂšle, doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ© Ă  l'image de son image le corps est une machine, le cƓur une pompe, les muscles des ressorts, les veines une tuyauterie... À chaque fois, l'artifice reprĂ©sente le modĂšle pour dĂ©crire la nature. Évidemment, la complexitĂ© des crĂ©ations humaines est moindre que celles de la nature, il existe un Ă©cart infini entre l'humain et Dieu. C'est d'ailleurs cette complexitĂ© qui donne l'illusion d’avoir affaire Ă  autres chose que des machines naturelles. Mais selon Descartes, il existe une exception, celle de la conscience et de l'esprit, qui ne peut ĂȘtre expliquĂ©e comme un mĂ©canisme. Nous sommes des machines mais nous sommes essentiellement une conscience qui peut rĂ©flĂ©chir sur cette machinerie. Le grand mystĂšre est de savoir pourquoi et comment existe l'esprit, sa prĂ©sence mĂ©taphysique, dans un monde physique. La deuxiĂšme intuition, la science est une technologie du rĂ©el, est en corrĂ©lation avec la premiĂšre. Descartes est obsĂ©dĂ© par la vĂ©ritĂ©, car il a le soucis d’agir efficacement dans le monde; la science ne devrait ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e que si elle a des applications pratiques; par consĂ©quent le fait que la science n'Ă©mette pas la vĂ©ritĂ©, mais des thĂ©ories de plus en plus vraisemblables importe peu, du moment qu'elle permet d'obtenir les effets dĂ©sirĂ©s. Quelle consĂ©quence de ces deux intuitions ? La possibilitĂ© "de se rendre maĂźtre et possesseur de la nature" non-seulement l'invention d'artifices mais aussi de repousser les limites de la mort et de toujours savoir comment agir Ă  chaque instant de nos vies. Les sciences, en rendant la technique efficace, arrachent l'humain Ă  la malĂ©diction Ă©voquĂ©e plus haut. En considĂ©rant les rĂ©alitĂ©s de la nature, et en particulier le corps humain, comme des mĂ©canismes, les progrĂšs vont nous permettre d’en disposer et de les utiliser comme s'il s'agissait de nos propres machines. RĂ©fĂ©rences[modifier modifier le wikicode] ↑ Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne ↑ Jean Baudrillard, La SociĂ©tĂ© de consommation "L’apparent dĂ©doublement dans le temps de travail et temps de loisir [...] est un mythe" Dansun contexte d’automatisation et de robotisation, on estime qu’entre 75 et 375 millions de personnes vont devoir changer de travail d’ici 2030 dans le monde. Elles seront par ailleurs infiniment plus nombreuses Ă  devoir modifier leur maniĂšre de travailler, notamment pour y intĂ©grer les robots et l’Intelligence Artificielle : un Ce texte est issue d’une intervention de Patrice Bride Ă  un colloque organisĂ© en mars 2018 par la Mission ouvriĂšre. Il prĂ©sente la dĂ©marche de la coopĂ©rative le travail qu’il s’agit de dire, la mĂ©thode choisie pour l’entendre et le mettre en textes, ce que nous en entendons au travers de nos rĂ©cits, et enfin nos motivations Ă  le faire dire. Notre coopĂ©rative Dire Le Travail a pour objet de mettre le travail en mots, en discussion, en textes. Mais quel est ce travail que nous prĂ©tendons dire ? Le terme doit ĂȘtre explicitĂ© il est polysĂ©mique, et chargĂ© de reprĂ©sentations et de valeurs. Il est connotĂ© parfois trĂšs positivement, dans le registre de la passion ou de la crĂ©ation, parfois trĂšs nĂ©gativement, du cĂŽtĂ© de la souffrance ou de l’aliĂ©nation. Quel est ce travail que nous prĂ©tendons dire ? Soulignons d’abord notre souci de distinguer le travail de l’emploi. Un emploi dĂ©signe une occupation bornĂ©e dans le temps on embauche Ă  8 h le matin, on quitte son poste Ă  17 h le soir, et le reste du temps est autre chose des loisirs, du repos, de la vie privĂ©e, de la vie sociale. On recherche un emploi Ă  l’issue de la scolaritĂ©, aprĂšs l’insouciance de l’enfance, jusqu’à l’ñge fatidique de la retraite, pour profiter enfin d’une vie sereine et paisible. L’emploi dĂ©signe une activitĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e, contractualisĂ©e. Le travail qu’il s’agit de dire » pour nous est Ă  entendre dans un sens beaucoup plus large ce que l’on fait dans la vie », pour reprendre le titre de notre livre. C’est le travail qui occupe l’esprit parfois dĂšs le rĂ©veil, et encore souvent bien aprĂšs ĂȘtre rentrĂ© chez soi. C’est le travail dont on rĂȘve dĂšs l’enfance, ou encore le travail auquel on peut enfin se consacrer pendant sa retraite, quitte Ă  ce qu’il soit bĂ©nĂ©vole. C’est le travail au sens de tout ce que l’on fait, bien au-delĂ  de ce qu’on est censĂ© faire Ă  son poste, de ce qui est prĂ©vu dans le contrat avec l’employeur. Dans une expression ordinaire, on dit parfois que l’on travaille pour gagner sa vie ». Certes, au sens prosaĂŻque pour obtenir un revenu, alimenter son compte en banque. Mais on dit aussi ne pas perdre sa vie Ă  la gagner ». Il y a bien autre chose Ă  gagner et Ă  perdre au travail qu’un revenu. Le travail peut rendre la vie plus riche. Il peut mĂȘme donner un sens Ă  son existence, parce que l’on est fier de ce que l’on fait, parce que l’on se rend utile Ă  d’autres. C’est, dans une premiĂšre entrĂ©e, ce travail que nous ambitionnons de faire dire Ă  nos interlocuteurs. Et ce n’est pas une lubie les personnes que nous rencontrons ont beaucoup de choses Ă  nous dire dans ce registre. Elles acceptent avec bonne volontĂ©, parfois mĂȘme soulagement, d’évoquer ce qui les porte dans le travail un engagement personnel, une recherche d’accomplissement au travers d’une activitĂ©, l’envie et le besoin d’ĂȘtre utile aux autres. Ainsi, j’ai rencontrĂ© pour un entretien deux conducteurs de TGV. Tous les deux font le mĂȘme mĂ©tier, ont Ă  peu prĂšs la mĂȘme expĂ©rience de la conduite, et sont mĂȘme fonctionnellement interchangeables si l’un est empĂȘchĂ© de prendre son poste, il faut que l’autre puisse le remplacer au pied levĂ©, d’une façon transparente pour leurs collĂšgues comme pour les passagers. Je prenais donc le risque qu’ils me racontent la mĂȘme histoire. Mais ce sont bien deux personnes diffĂ©rentes que j’ai interviewĂ©es, qui ont certes les mĂȘmes tĂąches Ă  effectuer, mais qui en fait ne font pas la mĂȘme chose dans leur vie ». Ces deux conducteurs n’ont pas les mĂȘmes prĂ©occupations, les mĂȘmes prioritĂ©s, les mĂȘmes satisfactions Ă  leur travail. Il ne s’agit bien sĂ»r pas de les opposer ou de donner raison Ă  l’un ou Ă  l’autre, mais de prendre la mesure de la diversitĂ© des rapports singuliers que chacun entretient avec le travail. Il y a donc bien de quoi constituer des rĂ©cits. Mais si nous nous intĂ©ressons tant au travail, ce n’est pas seulement pour saisir dans nos textes ces engagements subjectifs. On travaille pour soi, sur soi, mais on travaille aussi pour les autres, avec les autres. Le travail est aussi une activitĂ© sociale. Un travail inutile est insupportable ainsi d’un vigile de nuit dans un immeuble de bureaux sous alarme, qui sait qu’il n’est lĂ  que parce que sa prĂ©sence est requise par le contrat d’assurance. Il n’avait rien Ă  faire, et il n’en pouvait plus de ne rien faire. Si travailler donne une existence sociale, c’est par la contribution que l’on apporte Ă  une Ɠuvre commune, au fonctionnement du monde. C’est bien pour cela que nos rĂ©cits peuvent toucher le lecteur ce sont des rencontres, avec des personnes que l’on cĂŽtoie dans la sociĂ©tĂ©, mais aussi des personnes qui agissent sur nous parce qu’elles conduisent les trains, parce qu’elles nous protĂšgent, nous soignent, nous alimentent, nous cultivent. Comment nous y prenons-nous pour faire dire ce travail ? Le projet initial de la coopĂ©rative Ă©tait d’ouvrir un espace d’expression, mais plutĂŽt dans l’idĂ©e de laisser la plume aux travailleurs. Nous avions la conviction, gĂ©nĂ©reuse, mais peut-ĂȘtre un peu naĂŻve, que, dans notre sociĂ©tĂ© fortement scolarisĂ©e, l’immense majoritĂ© des travailleurs maitrisent suffisamment l’écrit pour ĂȘtre en mesure de dire leur travail, pourvu qu’on le leur propose, pourvu qu’on les accompagne dans la dĂ©marche. Pas si simple
 Un entretien prĂ©alable, pour ĂȘtre dĂ©gagĂ© de la charge du passage Ă  l’écrit, a montrĂ© tout son intĂ©rĂȘt en Ă©voquant d’abord ce qu’il y a Ă  dire, pour rĂ©flĂ©chir ensuite Ă  la meilleure maniĂšre de le mettre par Ă©crit. Et puis, chemin faisant, nouvelle dĂ©couverte un entretien sur le travail ne consiste pas Ă  communiquer Ă  son interlocuteur quelque chose qui serait dĂ©jĂ  prĂ©sent Ă  l’esprit, dont il y aurait juste Ă  rendre compte en le mettant en mots. L’entretien est une interaction entre celui qui s’exprime et celui qui l’amĂšne Ă  s’exprimer, orientĂ©e vers un projet commun, en l’occurrence prĂ©parer une publication. Une belle analogie conduire un entretien, puis le mettre en rĂ©cit, c’est comme prendre une photographie. La personne photographiĂ©e accepte de se montrer, choisit ce qu’elle veut montrer d’elle, quitte Ă  dĂ©couvrir que ce qu’elle montre n’est pas ce qu’elle croyait. Le photographe ne se contente pas de capter un morceau de rĂ©el, parce qu’il a son regard, ses choix esthĂ©tiques. Il met de lui dans la photographie autant que son sujet. Deux photographes ne feront pas le mĂȘme portrait d’une personne. Au final, c’est bien sĂ»r la personne photographiĂ©e qui a droit de regard sur la publication de l’image ; mais il a fallu le travail du photographe pour que le portrait attire l’attention du spectateur, l’interpelle, lui parle. De la mĂȘme maniĂšre, deux collecteurs de notre coopĂ©rative ne conduiront pas le mĂȘme entretien, ne produiront pas le mĂȘme rĂ©cit. Dans notre mĂ©thodologie, c’est bien sĂ»r celui qui a racontĂ© son travail qui a le dernier mot sur le texte. Mais le travail du rĂ©dacteur est indispensable pour mettre en valeur ce qu’il a fait dire de l’activitĂ© de son interlocuteur, le porter aux lecteurs qui en sont les destinataires. Que nous disent nos interlocuteurs ? Trois idĂ©es fortes ressortent de ces rĂ©cits. Tout d’abord le constat qu’aucun travailleur ne peut se contenter de faire ce qu’on attend de lui. Chacun dĂ©borde nĂ©cessairement le cadre prescrit par son poste, parce qu’il y a toujours de l’inattendu dans l’activitĂ©, parce qu’on ne peut jamais rĂ©duire l’action sur la rĂ©alitĂ© Ă  des procĂ©dures Ă  appliquer. Ainsi ce dermatologue dont le mĂ©tier est Ă  priori bien circonscrit ses patients attendent de lui qu’il soigne leurs problĂšmes de peau. Mais lui nous a dit mesurer trĂšs bien que les symptĂŽmes qu’on lui dĂ©crit, qu’il observe, signalent des troubles internes complexes et dĂ©licats, que ne suffira pas Ă  traiter la pommade. Mais il nous a dit aussi ne pas ĂȘtre psychologue, ni assistant social, n’avoir ni les compĂ©tences ni les ressources pour intervenir sur les causes du malaise qui se manifeste par un herpĂšs, un eczĂ©ma ou un psoriasis. Il doit se contenter de faire ce qu’il sait faire, dĂ©livrer l’ordonnance attendue. Mais il sait aussi que pour bien faire son travail, il doit, devrait en faire un peu plus. Ça l’embarrasse, et c’est cet embarras-lĂ  qui constitue le dĂ©fi de chaque rendez-vous, qui l’occupe, et dont il nous fait part fortement dans son rĂ©cit. Autre exemple un jeune brancardier en hĂŽpital, chargĂ© de transporter les personnes de leur chambre vers le bloc opĂ©ratoire, et retour. Mes premiĂšres questions Ă©taient techniques comment fait-on pour dĂ©placer dĂ©licatement une personne du lit sur le brancard, opĂ©ration indispensable, mais risquĂ©e ? Comment fait-on pour manipuler les personnes sans aggraver leur Ă©tat ? Mais ces aspects du mĂ©tier ne l’intĂ©ressaient pas beaucoup, parce qu’il les maitrisait, parce qu’il effectuait les bons gestes sans avoir besoin d’y rĂ©flĂ©chir. Ce qu’il avait envie de me raconter lui appartenait en propre. Il s’était fixĂ© un dĂ©fi personnel Ă  chaque nouveau malade faire en sorte que celui qu’il prend en charge dans un certain Ă©tat de crispation, inquiet de la perspective d’ĂȘtre livrĂ© au bistouri, pĂ©nĂštre dans le bloc opĂ©ratoire cinq minutes plus tard avec le sourire. Durant les quelques minutes qu’il allait passer en compagnie du malade, tandis qu’il poussait le lit roulant dans les couloirs, il allait puiser dans son rĂ©pertoire de plaisanteries, de propos de circonstance ou d’anecdotes, en fonction de l’ñge de la personne, de son Ă©tat, pour la distraire de ses prĂ©occupations, et obtenir le sourire recherchĂ©. Personne ne lui demandait cela, cette tĂąche ne figurait pas dans sa fiche de poste, on ne le payait pas pour ça. Mais pour lui, c’était une dimension essentielle de son travail. DeuxiĂšme constat les personnes qui nous parlent de leur travail sont prises de façon considĂ©rable dans la relation aux autres. On ne fait jamais un travail seulement technique, seul dans son coin. Les autres sont lĂ , sinon physiquement, du moins dans la tĂȘte. Je pense au texte d’un manageur qui travaille en open space, sous le regard de ses collĂšgues et subordonnĂ©s, mais aussi avec les messages qui tombent, les rĂ©unions Ă  assurer, Ă  prĂ©parer puis Ă  dĂ©brieffer, les relations Ă  entretenir avec les prestataires, la hiĂ©rarchie, les clients. Et les journĂ©es passent Ă  toute vitesse Ă  se dĂ©pĂȘtrer de tout cela. La relation aux autres est souvent stimulante, au meilleur de la coopĂ©ration ainsi pour l’équipe du canot de sauvetage en mer au cours d’une intervention pĂ©rilleuse. Elle est parfois perturbante, quand le ton dĂ©rape. Elle est problĂ©matique lorsqu’on en est saturĂ©, tout autant lorsqu’on en manque. Autre rĂ©cit celui d’une personne travaillant sur une aire de repos d’autoroute. Lui aussi voit passer Ă©normĂ©ment de monde, et son texte dĂ©crit les vagues successives de clients tout au fil de la journĂ©e. Mais la plupart ne le voient pas, ne le considĂšrent pas, parce qu’ils sont occupĂ©s Ă  autre chose, parce qu’il est rendu anonyme par l’uniforme, invisible dans le dĂ©cor standardisĂ©, parce que, si on a affaire Ă  lui, ce n’est que pour rĂ©gler son sandwich ou son plein d’essence. AprĂšs avoir dĂ©couvert ce rĂ©cit, beaucoup de lecteurs nous affirment ne plus rentrer dans une aire de repos sans regarder et dire bonjour aux personnes qui sont lĂ , qui travaillent Ă  leur service
 TroisiĂšme idĂ©e les travailleurs que nous rencontrons sont trĂšs soucieux du monde qui les environne. Ils ont bien conscience qu’au-delĂ  de leur mĂ©tier prĂ©cis, au-delĂ  de la prĂ©occupation de gagner de quoi subvenir Ă  leurs besoins, leur activitĂ© professionnelle leur fait porter une certaine responsabilitĂ© sociale. Une dame qui ne fait que cueillir des pommes dans les vergers toute la journĂ©e, des pommes et encore des pommes, dit son souci de la qualitĂ© des fruits, en les manipulant avec prĂ©caution d’une part, mais aussi en s’inquiĂ©tant de l’utilisation excessive de produits chimiques par le propriĂ©taire. C’est une constante chez tous les travailleurs du monde agricole que nous rencontrons ils ont conscience que leur travail est au service de l’alimentation de tous. Chacun se dĂ©brouille comme il peut de ces affaires de pesticides, d’engrais, de prĂ©servation des sols. Chacun a sa rĂ©ponse propre, pense faire au mieux. Aucun n’est indiffĂ©rent au fait qu’il s’agit au final, avec cette expression forte, de nourrir le monde ». À quoi bon dire le travail ? Pour terminer, je voudrais dire quelques mots des finalitĂ©s de notre dĂ©marche. Et ce, Ă  partir de deux citations. L’une d’un sociologue français de l’aprĂšs-guerre, Georges Friedmann L’homme est toujours plus grand que sa tĂąche. » On n’est jamais seulement infirmiĂšre, policier, secrĂ©taire, mĂ©canicien. On a besoin de se comporter comme un ĂȘtre humain Ă  part entiĂšre, sans se laisser rĂ©duire Ă  une fonction. Sur le plan politique, il nous semble aller de soi, en tout cas depuis qu’existe le suffrage universel, que n’importe quel citoyen est compĂ©tent pour dĂ©terminer les orientations politiques de la sociĂ©tĂ© dans laquelle il vit. Quelles que soient ses compĂ©tences, son niveau d’éducation, sa culture, son niveau d’information, son bulletin de vote vaut celui d’un autre. Dire le travail, c’est considĂ©rer que l’activitĂ© de chacun dĂ©passe le seul accomplissement d’une tĂąche, contribue au fonctionnement du monde, et donc donne voix au chapitre pour dĂ©cider de toutes les questions de la vie commune. Nous voulons contribuer Ă  ce que cette conception de la citoyennetĂ© franchisse les portes des institutions qui organisent le travail. L’autre citation se trouve dans l’évangile de Matthieu L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Je me permets une reformulation un peu plus laĂŻque l’ĂȘtre humain au travail ne cherche pas seulement des satisfactions matĂ©rielles ; il est toujours portĂ© par autre chose, de l’ordre du symbolique. Pour le dire de façon dramatique on ne se suicide pas au travail Ă  cause d’une baisse de salaire ou d’une augmentation de son temps de travail. Des personnes en viennent Ă  cette extrĂ©mitĂ©, comme le montre l’actualitĂ©, mais ce n’est jamais pour des questions matĂ©rielles. C’est souvent pour des mots, des paroles qui blessent, voire qui tuent lorsqu’elles portent sur la question essentielle de la reconnaissance de l’individu dans un collectif. L’activitĂ© de travail relie de façon trĂšs forte les sujets les uns aux autres et au monde, et c’est cela qui mĂ©rite d’ĂȘtre dit. En parlant de son travail, on parle de son humanitĂ©, de sa place dans le vivant, de ce qui nous transcende. Patrice Bride, coopĂ©rative Dire Le Travail 5BMY.
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